La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a fermé son bureau de Bukavu, marquant la fin d'une présence de 20 ans au Sud-Kivu. C’est la première phase de son désengagement du pays, comme convenu avec le gouvernement congolais. Cette mission n’a pas produit des résultats qu’on attendait d’elle depuis toutes ces années, selon Kinshasa.
Cependant, dans l’opinion congolaise, cette décision ne fait pas l’unanimité. A l’exemple de Dénis Mukwege, qui estime que la RDC “n'est pas encore prête à assurer seule la protection des populations civiles dans un contexte marqué par l'agression rwandaise et autres groupes armés dans sa partie orientale”.
Candidat à l’élection présidentielle de décembre 2023, résidant à Bukavu, Dénis Mukwege a réitéré ses inquiétudes suite au retrait “accéléré” de la Monusco. Dans un message partagé sur son compte X, il demande au Conseil de sécurité des Nations-Unies de rester saisi de la situation de la RDC et appelle le gouvernement et la Monusco à suspendre le plan de désengagement au Nord-Kivu et en Ituri.
Le Prix Nobel de la paix 2018 dit redouter un éventuel vide sécuritaire pour cette autre province sœur du Sud-Kivu. Il a ainsi invité les gouvernements membres du Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs et les représentants des institutions garantes de l'Accord-Cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région à ne plus tolérer les violations systématiques des droits humains, du droit international, et de l'embargo sur les armes commises par le Rwanda.