Procès Joseph Kabila : pour les parties civiles, le prévenu est un sujet Rwandais qui s’appellerait Hyppolite Kanambe et demandent la requalification de l’infraction en « espionnage »

Joseph Kabila lors des consultations à Goma
Joseph Kabila lors des consultations à Goma

La plaidoirie de l’affaire mettant en cause l’ancien Président de la République, Joseph Kabila a débuté ce jeudi 21 Août 2025 devant la Haute cour militaire. Présentant leurs conclusions, les avocats des parties civiles, la République Démocratique du Congo et les provinces du Nord et Sud-Kivu ont soutenu que le prévenu serait un étranger et ont demandé la déqualification de l’infraction par le ministère public.

À en croire ces Conseils, Joseph Kabila serait un sujet Rwandais répondant au nom de Hyppolite Kanambe, et qui aurait été adopté par le Président Laurent Désiré Kabila. Après la mort de ce dernier et en accédant au pouvoir, le prévenu aurait pris le nom chrétien de Joseph et ajouté le nom de Kabila ; le post nom Kabange aurait été attribué par le Professeur Ngoy Mukena, ce qui a permis au prévenu de prêter serment en 2006 sous le nom de Joseph Kabila Kabange. 

Pour les avocats des parties civiles, la nationalité du prévenu a une incidence sur la qualification de l’infraction de trahison qui lui est reprochée, car celle-ci ne peut être commise que par un Congolais. Ainsi proposent-ils que l’infraction soit requalifiée en « espionnage », car commise par un étranger contre la République démocratique du Congo.

Depuis l'ouverture, le procès se poursuit en l’absence du prévenu Joseph Kabila Kabange dont le défaut a été acté. Plusieurs infractions sont reprochées à l’ancien Chef de l’Etat, notamment la trahison, la participation à un mouvement insurrectionnel, le complot, l’apologie du terrorisme. Cette procédure fait suite à l’injonction qu’avait donné le Ministre de la Justice ayant débouché à un réquisitoire adressé  au Sénat qui a voté pour l’ouverture des poursuites.

Ces allégations, portées par le gouvernement du président Félix Tshisekedi, ont été vivement contestées par les proches de l’ancien président, qui dénoncent une « persécution politique » orchestrée pour écarter un rival influent. La séance plénière, qui s’est tenue au Palais du Peuple à Kinshasa, a été tenue sans Kabila lui-même.

Sa formation politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) qualifie cette démarche d’une « mise en scène ». Selon Ramazani Shadary, secrétaire permanent du parti de Kabila, l’objectif est « d’écarter un acteur politique majeur de l’opposition congolaise, à la place d’une démarche qui devait plutôt privilégier une démarche pour la paix et la cohésion nationale ».

Clément Muamba