Masisi : après trois mois d'intervention, MSF met fin à sa réponse médicale en faveur des personnes retournées à Nyamitaba

Des retournés à Sake frappés par l'épidémie de choléra
Des retournés à Sake frappés par l'épidémie de choléra

Après trois mois d'opérations médicales d'urgence à Nyamitaba, dans le territoire de Masisi en province (Nord-Kivu), Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé avoir mis fin à sa mission, entamée suite à une évaluation alarmante réalisée en mai dernier. Cette intervention avait révélé une situation sanitaire préoccupante, marquée par un accès restreint aux soins de santé, des conditions de vie dégradées et un déficit significatif de présence humanitaire dans cette partie du territoire de Masisi.

La mission de MSF visait principalement à certifier un accès gratuit aux soins pour les populations vulnérables, tout particulièrement les personnes déplacées de Goma qui avaient regagné la localité de Nyamitaba. L’organisation médicale d’urgence a indiqué notamment avoir porté une attention particulière aux enfants de moins de 15 ans et aux survivants de violences sexuelles, renforçant ainsi l'autonomie sanitaire des communautés rurales majoritairement agricoles.

En trois mois, les résultats de cette intervention sont encourageants, selon cette organisation humanitaire. Plus de 5 500 consultations externes ont été réalisées, 474 enfants malnutris ont reçu des soins appropriés et 352 survivant(e)s de violences sexuelles ont pu bénéficier de soins médicaux ainsi que d'un soutien psychologique. Les cas plus complexes ont été redirigés vers l’hôpital général de référence de Mweso, garantissant ainsi une prise en charge adaptée.

Cependant, malgré ces avancées, la situation reste fragile pour les habitants de Nyamitaba, qui continuent de faire face à des vulnérabilités importantes. Le retour rapide des populations après le démantèlement des camps de déplacés, survenu en février 2025, a laissé des séquelles profondes et des besoins humanitaires persistants.

Le démantèlement des camps autour de la cité de Nyamitaba a contribué à la réduction de la demande de soins, rendant ainsi possible la cessation de cette intervention. Toutefois, MSF indique qu'elle demeure vigilante et prête à réagir face à l’évolution rapide de la situation. L'organisation a exprimé son engagement à surveiller les besoins des communautés locales et à ajuster ses interventions si la situation venait à se détériorer.

Josué Mutanava, à Goma