La principale artère qui sépare la commune de Bumbu et celle de Selembao, l’avenue de la Libération (ex 24 novembre), est, depuis plusieurs mois, devenue impraticable autour de l'arrêt “Bonbon sucré”. La population est depuis peu obligée d’emprunter l’avenue Nlandu, faisant un grand détour sur l’avenue Asosa pour se retrouver à Moulaert dans la commune de Bandalungwa.
La seule route praticable pour quitter la commune vers le centre-ville, sur l’avenue Nlandu, est aussi en train de se dégrader considérablement, avec la formation d’une sorte de cratère causant d’énormes embouteillages. La situation, déjà précaire, fait naître des inquiétudes avec l’arrivée imminente de la saison pluvieuse.
“Il est presque impossible que mon commerce prospère, car les véhicules , particulièrement les motos, utilisent désormais la voie réservée aux piétons pour circuler. En plus, le prix du transport a considérablement augmenté. Les motocyclistes , fuyant l’avenue principale, se permettent de perturber la circulation des piétons ainsi que les commerces environnants en empruntant la voie sablée. les embouteillages sont devenues presque omniprésents. ça serait une bonne chose si les autorités nous venaient en aide”, a confié Julia, une vendeuse des bananes plantains sur ce tronçon.
Fiston Chamukuale, cambiste et habitant du coin, a exprimé son inquiétude par rapport au manque de suivi de la part des autorités.
“ça fait plusieurs mois que ça dure. Nous sommes déjà au mois d’août et la pluie va bientôt revenir. Les eaux ont déjà tendance à faire des ravages avec les caniveaux bouchés. Mais cette fois-ci, on craint le pire. Les eaux vont s’introduire dans nos parcelles et dans nos maisons. Nous ne sommes même pas en mesure d’aller travailler lorsque les pluies sont vraiment violentes. S’ils ne se dépêchent pas de trouver une solution nous serons en danger. Les ouvriers qui travaillent à Moulaert agissent comme bon leur semble. Il n’y a aucun suivi de la part des autorités. Les travaux n’avancent presque pas. De plus, nous ne voyons presque pas les bourgmestres des deux communes. Ils ne se montrent que lorsque le chef de l’Etat souhaite arriver ici ou pour leurs activités personnelles”, raconte-t-il.
Alphi, tenant un commerce d’habit sur étalage, connu sous le nom de Tombola, s’est attardée sur la hausse de prix de transport et l’inaction des autorités communales.
“La situation devient de plus en plus incontrôlable. Avant, on ne payait pas autant pour se déplacer. Hier je me suis rendue à Tshangu, j’ai souffert pour arriver de ce côté. Les prix ont considérablement augmenté . Si tu n’as pas assez d’argent tu ne peux pas te déplacer, soit tu vas rentrer chez toi à pied. De plus, les bourgmestres ne font rien pour nous aider. Ces grands trous ne sont même pas recouverts. Les travaux de réhabilitation qui se font depuis bandal moulaert n’arriveront pas de ce côté avant l’arrivée des pluies. Ils sont beaucoup trop lents”, s’est-elle exprimée.
L’une de dernières pluies diluviennes survenues au début du mois de mai de cette année a causé des ravages dans cette partie de la ville. Avec une pression d’eau importante , les motos et les personnes qui essayaient d’emprunter la route de la Libération pendant qu’il pleuvait étaient emportés par le courant.
Rappelons que les travaux de réhabilitation effectués par l’entreprise MALTA- FORREST sous le contrôle de Modulor Architects, ont commencé à Moelart Bandal il y a plus de six mois, alors que le délai est de seulement 12 mois pour 8,60 km de route, soit du rond point Moelart au Terminus Upn.
Contre toute attente, les travaux sur ce tronçon se font par bouchée, donnant lieu à un paysage beaucoup moins attrayant sur la route de la Libération, l’une des avenues principales de la ville de Kinshasa.
Blessing Muayi, stagiaire Unisic