Des jeunes kinoises s’expriment sur l'impact de l'éducation

Photo/ Droits tiers
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En prélude à la Journée internationale de la fille qui est célébrée chaque 11 octobre dans le but de promouvoir l'autonomisation des filles et le respect de leurs droits humains, le Desk Femme d'Actualité.cd a interrogé quelques jeunes filles de Kinshasa qui ont livré leurs points de vue sur l'importance de la scolarisation des filles.

"Les garçons comme les filles devraient avoir accès à l'éducation.  C'est très important. L'école nous permet d'apprendre à lire et à écrire et cela nous rend utiles à la société.  J'encourage les filles à étudier, ça leur sera bénéfique'', a déclaré Bibica Pandi, écolière au lycée Kabambare.

Samantha Kavira pour sa part estime que la scolarisation de la jeune fille est très capitale pour lutter contre la pauvreté.       

"Envoyer une fille à l'école, c'est lui donner la possibilité d'acquérir les connaissances qui lui permettront de prétendre à un métier et construire son avenir. L'éducation d'une fille est aussi un levier de lutte contre la pauvreté. "

À son tour, Fortune Tshibola explique que les études permettent d'accroître l'égalité.      

"Pour moi, les études comptent. Grâce à mes études, je peux réaliser mes rêves, être autonome et me faire respecter dans la société. Le Président de la République avait lancé la gratuité de l'enseignement, mais ça m'étonne de voir qu'il y a encore des filles qui ne vont pas à l'école. Actuellement, il y a des filles qui excellent dans plusieurs domaines. Nous avons maintenant des femmes ingénieur, maçon et autres alors qu'auparavant il n'y en avait presque pas. Donc, je demande au gouvernement d'assurer les mêmes chances en matière d'éducation aux filles et garçons. "

    Pour Aurélie Ngelimbali, étudiante à l'Université de Kinshasa, les filles font face à plusieurs obstacles en matière d'accès à la scolarisation. 

"Les filles d'hier et d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes. La majorité des filles veulent bien étudier, mais il y a des obstacles qui s'imposent, entre autres l'exagération des frais scolaires, les parents des filles n'ont pas assez de moyens pour envoyer leurs filles à l'école et ils préfèrent les garder à la maison pour des travaux ménagers, d'autres même sont envoyées dans la rue pour mendier et en faisant cela, elles sont exposées aux violences sexuelles, aux accidents de circulation et autres. Certains diront que nous avons la gratuité de l'enseignement, mais certaines écoles exigent toujours des frais pour le fonctionnement de leurs écoles et il y a des parents qui ne peuvent pas le payer. Ce serait bien si le gouvernement pouvait revoir cette question dans les écoles et les universités."

Patricia Kibonge a tout d'abord salué la scolarisation de la jeune fille et estime que la non scolarisation apporte un complexe d'infériorité.

Il est important d'aller à l'école, la non-scolarisation maintient les filles dans un statut inférieur à celui des autres, y compris les hommes. Une fille qui ne va pas à l'école aura plus de mal à faire entendre sa voix. Elle sera marginalisée, elle ne pourra pas s'exprimer, prendre les décisions qui concernent son corps et sa vie, participer activement aux prises de décision de la société dans laquelle elle vit et avoir un rôle en tant que citoyenne libre. Et cette situation risque de se perpétuer, car une fille non-éduquée ne peut pas comprendre l'intérêt de donner à ses enfants une éducation de qualité.

  Grace GUKA