La Journée internationale du handicap, célébrée chaque 9 octobre, émane d'une volonté des Nations Unies de conscientiser le grand public sur la question des personnes vivant avec un handicap. Instituée en 1992, cette journée vise à promouvoir une meilleure compréhension des problématiques liées au handicap, tant sur le plan physique qu'intellectuel. Elle vise également à mobiliser le soutien pour le droit, le bien-être et la dignité des personnes handicapées. Avec Musau, le Desk Femme d'Actualité revient sur la situation des femmes vivant avec handicap en RDC.
Bonjour Madame Musau, Merci de nous accorder de votre temps. Pouvez-vous nous parler de vos activités ?
Mélanie MUSAU Je m'appelle Musau Kabamba. Melanie Je suis une femme en situation de handicap.
Que représente pour vous la Journée Internationale du Handicap ?
Mélanie MUSAU : pour moi, c'est une date qui marque la promotion et la protection des droits des personnes handicapées. Cela nous rappelle aussi que par le passé, les personnes handicapées n'avaient pas le droit de parler en public, d'exister tout simplement. Mais, dans les années 2000, on a reconnu les droits des personnes handicapées. Je considère également cette célébration comme une journée de réflexion, d'analyse et de prospection pour voir dans quelle mesure on peut arriver à obtenir et à promouvoir les droits des personnes en situation de handicap dans tous les domaines (social, éducatif, administratif et politique).
Quels sont les défis auxquels vous faites face au quotidien ?
Melanie Musau : Je dirai que, de manière générale, les personnes en situation de handicap ne sont pas vraiment respectées dans la société. La personne avec handicap ne reçoit pas de considération de la part de notre gouvernement. À ce jour, des lois ont été votées et promulguées, mais la mise en œuvre pose encore problème. Il faudrait que le gouvernement puisse mettre en place un mécanisme de suivi pour la mise en œuvre et l'application de cette loi ».
Que pouvez-vous nous dire sur les conditions des femmes vivant avec handicap en République Démocratique du Congo ?
Melanie MUSAU : la femme handicapée en République Démocratique du Congo reste marginalisée. Certaines n'ont pas eu la chance de faire des études universitaires à cause de la situation socioéconomique de notre pays. Et celles qui ont des diplômes universitaires ont un problème d'accès à l'emploi parce que les employés n'ont aucune considération pour les femmes vivant avec handicap. Ils considèrent que leurs capacités intellectuelles sont amoindries à cause de leurs états physiques, chose que nous déplorons. La femme en situation de handicap en RDC subit de la discrimination à tous les niveaux. Cela commence dans nos familles, souvent les parents privilégient les enfants dits valides au détriment des enfants en situation de handicap.
Comment améliorer la situation des personnes handicapées ?
Melanie MUSAU : J'appelle le gouvernement congolais à prendre ses responsabilités pour promouvoir l'éducation des personnes vivant avec handicap en général et surtout l'éducation des filles et femmes en situation de handicap. Pour ceux qui ont dépassé l'âge scolaire, il y a l'Institut National de Préparation Professionnelle (INPP). Je fais aussi appel aux femmes vivant avec handicap qui n'ont pas eu la chance de passer par les bancs de l'école pour s'inscrire à l'INPP pour apprendre un métier, sans cela la personne ou la femme en situation de handicap va demeurer dans la misère. Je propose également au Gouvernement de promouvoir l'entrepreneuriat dans le milieu des personnes handicapées. Notre gouvernement doit construire des logements sociaux pour les personnes en situation de handicap, les accompagner et aider les personnes handicapées à obtenir un fond de commerce pour se prendre en charge.
Grace GUKA