Dans le sillage des violences tragiques qui ont ensanglanté les rues de Goma, le président Félix Tshisekedi a exprimé vendredi sa vive colère et son effroi devant le conseil des ministres à Kinshasa. Un sentiment qui trouve écho dans une nation en deuil après la perte brutale de plus de 40 de ses citoyens, fauchés par l’intervention des forces de l’ordre lors d'une manifestation.
« Ces événements sont incompatibles à la vie en démocratie et à la mission des forces armées », a déclaré le président avec véhémence, soulignant l'urgence d'une justice éclairée. Insistant sur le fait que ce drame « ne peut et ne demeurera pas impuni », Tshisekedi a vivement appelé la justice à établir les responsabilités de cette tragédie.
L’appel du président aux forces de l’ordre a été clair : leurs efforts doivent être davantage axés sur la prévention et le dialogue avec les populations qu'elles sont censées protéger. En demandant un rapport immédiat sur les circonstances de ce drame, Tshisekedi entend marquer sa détermination à voir des sanctions sévères prises contre les responsables.
Parallèlement, la justice se met en marche. Vendredi 1er septembre, le tribunal militaire de Goma a ouvert le procès des présumés instigateurs de ces violences. Tous membres du mouvement religieux à l'origine de la manifestation, ces individus ont été présentés dans un climat de tension palpable.
Au Stade de l'Unité, des fidèles ont exprimé leur détresse et leur soif de justice, pointant notamment la mort de quatre animateurs de leur radio lors d'une intervention au siège de leur mouvement. Leur désarroi se cristallise autour d'un cri de ralliement : « Wazalendo, tu sortiras vainqueur ».
Alors que Goma, ville à l'histoire déjà lourde, est plongée dans une nouvelle tourmente, des responsables de l'église envisagent de porter plainte contre les autorités militaires, accusées d'excès de zèle.
Yvonne Kapinga, à Goma