RDC : la société civile sensibilisée sur la réduction du train de vie des institutions publiques et politiques

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Des participants à l'atelier de sensibilisation

Le Réseau panafricain de lutte contre la corruption (UNIS), membre de la structure "Le Congo n’est pas à vendre" (CNPV), a animé, ce vendredi 11 juillet à Kinshasa, un atelier de sensibilisation autour de son rapport sur la réduction du train de vie des institutions publiques et politiques. Cette activité a réuni les membres de la Lucha, de Filimbi, ainsi que quelques étudiants.

Cet échange avait pour objectif d’éveiller l’attention des militants et de l’opinion publique sur le dépassement budgétaire criant au sein des institutions congolaises, des ressources qui pourraient alimenter d’autres secteurs sociaux tels que l’éducation, la santé ou l’environnement, mais qui servent actuellement à payer les salaires de fonctionnaires hautement politiques.

Au cours de cette matinée, l’orateur du jour, Grégoire Kilosho, membre de UNIS a rappelé le manque flagrant d’une réelle volonté politique pour la mise en œuvre de cette mesure, telle qu’évoquée dans ce rapport publié au mois de février de l’année en cours.

Ce rapport indique que, pour le premier semestre de l’exercice budgétaire 2024, les ministères ont consommé excessivement au-delà du crédit initial voté au Parlement, soit 112 281 627 USD, tandis que les institutions en ont consommé 76,30 %, soit 176 146 292 USD, par rapport à leurs prévisions initiales.

Il signale que, malgré l’augmentation du budget comparé au régime de 2018, la condition sociale de la population congolaise demeure inquiétante. À cette occasion, Jacques Issongo, militant de la Lutte pour le changement (Lucha) et membre du CNPV, a invité la jeunesse à une prise de conscience pour changer ce narratif.

« Nous demandons aux jeunes d’être réellement éveillés et exigeants pour que des situations pareilles soient stoppées, afin que nous ayons une gestion orthodoxe des finances publiques. D’autre part, ce sont des plaidoyers pour interpeller les institutions qui ne donnent pas un bon rendement, tout comme le Parlement qui fournit un travail remarquable, mais avec beaucoup de dépenses — y compris la Présidence, qui ne fait que multiplier des organes parallèles à ceux qui existent déjà », a-t-il déclaré.

L’un des participants a exprimé ses ressentis à la sortie de cette activité.

« Je suis satisfaite de cet atelier, parce que je trouve que c’est très important. Cela nous permet d’être éclairés sur le rôle que joue notre argent, nous, Congolais, dans les institutions publiques. Grâce à ce rapport, nous avons été informés de la manière dont cet argent est utilisé et dépensé. Je suggère que cette initiative ne se limite pas seulement à nous, les activistes, mais qu’elle aille au-delà pour alerter toute la population congolaise », a dit Célestin Kangobo.

Il faut signaler que cette observation n’est pas la première en RDC. Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a, par exemple, proposé, au début février, à la Première ministre, des coupes budgétaires pour capter des fonds supplémentaires et financer l’armée. L’exercice devrait porter sur les dépenses liées aux indemnités kilométriques, au fonds spécial d’intervention, aux frais de voyage, et aux rémunérations du personnel politique, afin de mobiliser 1 milliard USD.

En outre, UNIS prévoit dans son programme de vives manifestations pour sensibiliser un plus large public sur le bien-fondé de ce rapport.

Gloria Kisenda