Huit jours après son arrestation à Kenge, le procès n’est toujours pas ouvert pour déterminer le sort du journaliste Paz Miluta, œuvrant dans la province du Kwango. Après une seule audition au parquet, le journaliste a été envoyé en prison, le parquet ayant annoncé avoir fixé le dossier devant le tribunal de paix de la ville de Kenge.
Une semaine après, aucun magistrat de la juridiction n’est présent sur place. Des sources judiciaires révèlent que la juridiction ne compte actuellement que deux magistrats, tous en congé à Kinshasa. Cette situation prolonge sans délai le sort du journaliste incarcéré.
Dans une nouvelle déclaration mercredi, le collectif des jeunes du Kwango a annoncé une nouvelle mobilisation pour dénoncer cette léthargie. Un sit-in est prévu ce vendredi, à défaut de l’ouverture du dossier.
« Dénonçons la léthargie avec laquelle le dossier du journaliste Paz Miluta est traité et fustigeons le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire du Kwango, palpable dans le cadre de cette affaire où aucun juge du tribunal de paix n’est présent dans la ville de Kenge. Ceci est une entorse très grave et une violation ostensible infligée aux droits de ce jeune courageux qui a dénoncé, tel un sauveur de la population. Exigeons sans condition la libération urgente de ce journaliste. Si rien n’est fait, dans l’entre-temps, un méga- sit-in est prévu ce vendredi, ainsi que la collecte des signatures pour une pétition contre tout le corps judiciaire du Kwango, car aux grands maux, les grands remèdes », annonce le collectif des jeunes du Kwango.
Samedi dernier, des centaines de personnes étaient dans la rue à Kenge pour exiger la libération du journaliste Paz Miluta, sur appel du conseil provincial de la jeunesse du Kwango. Point de chute : le gouvernorat, où un mémorandum a été lu et déposé.
D’après l’Union nationale de la presse du Congo, section Kwango, le journaliste a été arrêté pour avoir dénoncé des abus de pouvoir, notamment les arrestations arbitraires (les jours fériés) et des actes immoraux posés par un magistrat.
Jonathan Mesa