RDC : au moins 40 morts et des disparus lors des attaques des ADF à la limite des territoires d'Irumu et Beni

Photo d'illustration
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Au moins 40 civils ont péri lors des attaques attribuées aux rebelles d’Allied democratic forces (ADF) qui ont lancé des assauts contre plusieurs localités le long de la rivière Ituri à la limite entre les territoires d'Irumu et Beni. Un bilan provisoire alors que plusieurs familles rapportent la disparition de leurs proches et près de 10 blessés par balle ou armes blanches poursuivent des soins dans des structures sanitaires. 

Les victimes ont été ciblées par les assaillants entre le 6 et le 9 juillet 2025, témoigne un rescapé qui s'est sauvé jusqu'à Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni. Il cite Katerain, Bayeyi, Matoko, Masia et ses environs comme des localités touchées par des exactions.

" Les gens venaient de vivre de l'accalmie dans la zone. Cette situation a permis nombreux à foncer dans la profondeur pour les activités champêtres. Hélas, les ADF ont encore attaqué tuant des civils. Les morts sont vraiment nombreux ", indique-t-il. 

L'attaque est rapportée par la société civile de Beu-Manyama, entité proche des lieux attaqués. Ramazani Malyabwana, un de ses acteurs, détaille un bilan  provisoire au moment où la fouille effectuée par les volontaires se poursuit pour retrouver d'éventuels morts ou survivants. 

" Les assaillants ont tué 10 personnes à Masia près de la rivière Mabanzi, 5 personnes à Makoko, 10 personnes à Bayeyi, 6 personnes à Karezo. Au moins 20 personnes ont été prises en otage. Des dégâts matériels ont également été enregistrés dont l'incendie des biens. Nous appelons les autorités à poursuivre les assaillants qui seraient encore le long de la rivière Samboko", confie-t-il. 

Le vendredi 11 juillet 2025, une dizaine de corps sont arrivés à Oïcha où se trouvent les proches ou les familles des infortunés. Ce qui alourdit le nombre de victimes tuées et qui vivaient à Oïcha. Depuis mardi, une vingtaine de corps ont été déposés à la morgue de l'hôpital général de référence en attendant les funérailles. 

" Nous venons d'être touché par les tueries et c'est le quartier Mabasele qui est plus endeuillé. Nous demandons à la population d'Oïcha de rester calme car les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et l'armée ougandaise travaillent conjointement dans les zones touchées ", indique Jean de Dieu Kibwana, bourgmestre adjoint de la commune d'Oïcha.

Depuis des mois, la fréquence des attaques des rebelles ADF commençait à baisser dans les régions de Beni, Irumu et Mambasa. Ces nouvelles tueries remettent à zéro le compteur des jours jugés d'accalmie suite aux opérations militaires conjointes menées par les armées congolaise et ougandaise depuis 2021.

Dieubon Mughenze, à Beni