Un atelier de formation des cadres de la Division Provinciale de la Santé (DPS) et des zones de santé sur des nouveaux indicateurs du module complémentaire Santé de la reproduction dans le DHIS2 pour la collecte et l'analyse de données sanitaires a eu lieu du 26 au 28 juin, il a réunit cinquante participants.
En effet, explique Anne-Marie Tumba, Directrice du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR), tenant compte des innovations et autres évidences scientifiques (protocole de MAPUTO, normes et directives SCACF) enregistrées ces dernières années dans le domaine de santé de la reproduction, cet organe du ministère de la santé s’est vu dans l’obligation d’allonger la liste de ses indicateurs afin de répondre aux besoins croissant liés à la santé sexuelle et reproductive.
C’est ainsi qu’un long processus partant de l’identification des nouveaux indicateurs a commencé en 2021 avec la collaboration de la DSNIS(Système d'informations sanitaires) et l’appui des Partenaires Techniques et financiers dont l'ONG internationale IPAS.
« Nous avons visé 50 participants à trois niveaux, les cadres de la Division Provinciale de la Santé (DPS), la Coordination Provinciale du Programme national de santé de la reproduction, ainsi qu'au niveau des zones de santé. Nous appuyons jusque là 15 zones de santé de Kinshasa notamment 34 sites qui proposent également des services de soins complets d'avortement centrés sur la femme », explique Erasme Kidikwadi, Conseiller en Systèmes santé chez IPAS.
Concrètement, plus de 40 nouveaux indicateurs ont été ajoutés dans la collecte et l'analyse des données sanitaires.
« Au niveau du SNIS , il n'y avait que 28 indicateurs. Il en manquait 43 autres. Nous venons de régulariser cela. Le système de collecte est actualisé », a dit Pitshou Ngolo, représentant de la Division provinciale de Santé de Kinshasa (DPS).
Réduire à près de 30% le taux de décès maternels en RDC
Pour sa part, Alice Ndjoka, Directrice adjointe du Programme national de santé de la reproduction a mentionné l'importance de ces assises.
« Cet atelier est la suite d'un long processus qui a commencé par une observation selon laquelle il y a beaucoup d'innovations en santé sexuelle et reproductive, mais qui n'ont pas encore été capitalisées dans les outils de collecte ou de prestation de la santé sexuelle et reproductive. Il y avait plusieurs indicateurs qui manquaient avec des nouvelles approches. Notamment, l'approche sur l'avortement sécurisé. Ce qui a fait qu'une actualisation des outils existants intervient d'abord avant la mise en place d'un module complémentaire de collecte de données au niveau de DHIS2. Il fallait donc former les prestataires sur l'utilisation de cet outil qui sera activé très bientôt», rappelle-t-elle.
Et de poursuivre, « si nous captons les données au maximum, si ce sont des données de très bonne qualité, cela va nous permettre de bien les analyser et de prendre des décisions qui vont nous donner la possibilité de bien organiser la riposte. L'avortement étant parmi les causes des décès maternels les plus déplorés de par leur ampleur en RDC, nous pensons que si nous maîtrisons les données par rapport aux avortements qui contribuent à près de 30% dans la réduction des décès maternels, les tendances peuvent s'améliorer ».
Didier Ingak, médecin Chef de Zone à la zone de santé de Ngaba qui participait également à cette rencontre a paraphrasé la Directrice adjointe.
« Rassembler toutes ces données nous permet de suivre de plus près la mise en œuvre de toutes les stratégies ou interventions visant la réduction de la mortalité maternelle dans le pays. La RDC figure parmi les cinq pourvoyeurs des décès maternels au monde. Nous avons l'obligation de bien exploiter les leçons acquises en ce lieu car nous avons été formés en tant que formateurs. Nous devons partager cette connaissance au niveau de nos bases pour que les prestataires puissent aussi, à leur niveau, bien remplir et analyser les données », a-t-il indiqué.
Pour respecter les normes liées au nombre des participants dans une salle de formation, l'atelier a été organisé en deux classes compte tenu du nombre élevé des participants. Après la présentation sur powerpoint, il y a eu des échanges et discussions, la démonstration (manipulation du module complémentaire dans le DHIS2) ainsi que les travaux de groupe et exercices pratiques.
Par ailleurs, l'étape qui suivra, selon M. Erasme Kidikwadi, consiste en un suivi de proximité qui sera fait par les cadres de la DPS mais aussi par des équipes cadres des zones de santé ainsi que IPAS lors du monitorage.
Prisca Lokale