La crise humanitaire s’aggrave autour de Goma: « On a l’impression que les communautés ici ont été abandonnées », s’alarme MSF

Déplacés de Bushagara, à proximité de Goma. Photo/ACTUALITE.CD
Déplacés de Bushagara, à proximité de Goma. Photo/ACTUALITE.CD

Alors que les troupes de l’EAC se déploient dans la province du Nord-Kivu, la situation humanitaire dans la région ne s’améliore toujours pas. Médecins Sans Frontières est parmi les rares organisations à continuer ses activités auprès de la population sinistrée dans un contexte d’une crise qui semble oubliée de la communauté humanitaire.

A Bulengo, un campement informel situé à 10 kilomètres à l’ouest de Goma, on dénombre une latrine pour près de 500 personnes, soit dix fois moins que ce qui est préconisé pour respecter les standards d’urgence humanitaire, explique l’ONG. 

Dans le site voisin de Lushagala, les personnes déplacées survivent avec à peine plus d’un litre d’eau potable par jour, largement en-dessous des quinze litres quotidiens d’eau recommandés, ajoute l’organisation.

Au mois de mars, rien qu’à Bulengo, MSF a pris en charge près de 2 500 patients présentant des symptômes du choléra et plus de 130 enfants souffrant de la rougeole.

Dans la région, de nombreuses structures médicales sont à court de médicaments à cause de problèmes d’approvisionnement, ajoute MSF. 

Aujourd’hui, près de 2,5 millions de personnes sont déplacées sur l’ensemble de la province du Nord-Kivu, selon les Nations unies.

Le tout dans une province déjà sinistrée. Plus d’un tiers des habitants du Nord-Kivu, soit 3 millions de personnes, sont à risque d’insécurité alimentaire, selon les Nations unies.