Faible mobilisation des moyens du plan humanitaire pour la RDC : le gouvernement attend la mise en place du bureau de l'Assemblée nationale pour actionner d'autres crédits en vue d'améliorer la prise en charge des déplacés

Des déplacés exigent l'aide du gouvernement
Des déplacés exigent l'aide du gouvernement

La situation sécuritaire et humanitaire dans l'est de la RDC ne cesse de se détériorer à la suite des violents combats entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame. Cet état de fait a causé le déplacement interne de plus de 7 millions de personnes et 23 millions de personnes souffrent d'insécurité alimentaire.

Intervenant lors d'un briefing de presse co-animé à Goma avec ses collègues du gouvernement et d'autres personnalités, Modeste Mutinga, ministre de la Solidarité nationale et Actions humanitaires, a indiqué que cette situation préoccupe au plus haut point le gouvernement. Il a noté le faible taux de financement du plan humanitaire adopté pour l'année 2024.

" Cette situation préoccupe le Président de la République, cette question nous préoccupe parce que nous avons reçu des instructions. Un plan de réponse humanitaire a été élaboré, un plan de réponse qui exige 2,6 milliards USD pour répondre à toutes les catastrophes naturelles qui ont jeté dans la rue, dans les camps de déplacés nos compatriotes. À ce jour, avec les partenaires étrangers, nous avons déjà rassemblé environ 10 % de ces 2,6 milliards, nous continuons le plaidoyer dès que nous aurons suffisamment de moyens nous allons penser au déplacement de nos amis qui sont dans les camps des sinistrés ", a déclaré Modeste Mutinga à la suite d'une question de la presse mercredi 15 mai 2024 à Goma.

Face à cette situation et conformément à ses responsabilités, le gouvernement attend la mise en place d'un bureau définitif au niveau de l'Assemblée nationale pour actionner certaines lignes de crédits capables d'améliorer la prise en charge des personnes déplacées.

" Il n'y a pas que des questions des abris que vous déplorez, il y a des questions plus graves parce que dans ces camps on n'a pas de latrines, et les quelques latrines qui ont été construites sont aujourd'hui pleines. Vous connaissez la qualité du sol de Goma, on a des difficultés pour savoir où on peut jeter, où il faut construire des nouvelles latrines. Tout cela fait partie de la réponse humanitaire que nous avons élaborée et pour laquelle nous faisons le plaidoyer. Lorsque le parlement sera installé (NDLR : élection du bureau définitif), il y a des crédits qui sont prévus au budget de l'État et ce budget va entrer en vigueur bientôt, d'ici le mois de juin. Nous allons répondre tant soit peu à l'amélioration des abris en faveur des sinistrés", a promis ce membre du gouvernement.

La crise humanitaire en République Démocratique du Congo a pris des proportions alarmantes. De nouvelles flambées de violence, notamment à l’est du pays, obligent les populations affectées à des déplacements répétés et massifs. C'est dans ce cadre que le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et la communauté humanitaire ont lancé mardi 20 février dernier à Kinshasa un appel à la mobilisation de 2,6 milliards de dollars pour financer le plan de réponse humanitaire 2024, en vue de fournir une assistance vitale et des services de protection à 8,7 millions de personnes dont la survie dépend largement de l’aide d’urgence.

Cette activité intervient alors que les combats font rage entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, les Wazalendo et les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, dans plusieurs compartiments de la province du Nord-Kivu.

Clément MUAMBA