Depuis les primaires pour le bureau de l'Assemblée nationale en RDC, la toile s'est enflammée avec des discours de haine contre Vital Kamerhe et Bahati Lukwebo, deux acteurs politiques de la province du Sud-Kivu et challengers au poste de Président de la chambre basse du parlement. Des internautes n'ont pas manqué de coller des connotations tribalo-ethnique à ces deux personnalités, créant ainsi des conflits entre les communautés.
Pour différents acteurs de la société civile, de tels discours devraient être bannis de la communauté.
« On sent vraiment qu'il y a un problème, un manque de cohésion sociale, et des discours qui risquent d'envenimer les communautés alors qu'ils sont frères. Je ne vois même pas pourquoi ces discours existent », s'indigne Zozo Sakali du cadre de concertation de la société civile du Sud-Kivu.
Pour lui, il est important qu'il y ait une implication des autorités coutumières pour mettre fin à cela. "Les Bamis, étant écoutés, devraient initier des actions et des messages d'apaisement et de paix, et même associer la notabilité pour demander à ces personnalités d'instruire leurs sympathisants d'arrêter ces messages," ajoute Zozo Sakali.
Dans la classe politique, le même discours de cohésion est véhiculé. "Nous devons avoir un message unificateur. Nous devons travailler ensemble pour le succès de ces deux personnalités", déclare Patient Katembera, porte-parole provincial de l'AFDC. "Le seul message qui doit nous caractériser, c'est un message de paix et de cohésion sociale. Les messages de haine n'ont pas de place", ajoute Kake Bakutendela, président de la ligue des jeunes de l'UNC à Bukavu.
Plusieurs organisations de la société civile ont multiplié des actions pour prêcher la paix et la cohésion sociale. C'est le cas de l'organisation "Terre de Paix" qui a intensifié les sensibilisations dans la ville. Pour son chargé des programmes, Toyi Mirefu, tous les politiciens doivent développer un discours de vivre-ensemble.
« Nous appelons les uns et les autres à faire preuve de maturité politique et à ne pas tomber dans les discours de haine. La sensibilité de tout genre, communautaire ou tribalo-ethnique, devrait être observée. Un bon politicien doit savoir ce qu’il peut dire et ce qu’il ne peut pas dire, que ce soit en public ou sur les réseaux sociaux. Pour moi, si nous voulons vivre ensemble en paix, nous devons nous accepter mutuellement avec beaucoup de considération mutuelle », conclut Toyi Mirefu.
Modeste Bahati Lukwebo, autorité morale de l'AFDC et Vital Kamerhe, président national de l'UNC, sont tous deux de l'espace Bushi dans la province du Sud-Kivu.
Justin Mwamba