Le Groupe d’Action Financière (GAFI) a décidé de placer la RDC sous observation (Processus ICRG) aux fins d'évaluer graduellement le degré et la qualité des progrès réalisés au regard de son évaluation mutuelle. C'est dans ce cadre que le Secrétaire Exécutif de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF) et Premier Avocat Général près la Cour de Cassation Adler Kisula Betika Yeye a échangé mercredi 12 octobre 2022 avec les responsables des banques Commerciales oeuvrant en République Démocratique du Congo.
Dans son intervention, Adler Kisula Betika Yeye a rappelé à ses hôtes que la République Démocratique du Congo a été évaluée par le GABAC ( groupe d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique Centrale) sur l’efficacité du dispositif de LBC/FT (Lutte contre le blanchiment des capitaux et financement de terrorisme) de la RDC qu’ils ont globalement trouvé faible, et annonce des recommandations prioritaires en vue de renforcer ledit dispositif.
Le secteur bancaire de la RDC maîtrise mieux les risques de LBC/FT et met en œuvre les mesures de vigilance à l’égard de la clientèle et de vigilance constante des opérations. Les banques sont des partenaires privilégiés dans la mise en œuvre du Plan d’Action de la République démocratique du Congo (RDC) pour remédier aux insuffisances qui subsistent dans l’efficacité de son dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
"Le Secrétaire Exécutif de la CENAREF nous a informé du Plan d'actions qui a été mis en place par le GAFI ( Groupe d’action financière ) et cette rencontre était important parce-que le secteur bancaire est une partie importante dans la mise en œuvre de ce plan d'actions. Notre apport est attendu et il est pertinent parceque aujourd'hui le secteur bancaire occupe une place importante dans l'économie de la République Démocratique du Congo" a déclaré au nom du groupe à l'issue de la réunion Madame Jolie Mbala, Directrice de la Conformité, ECOBANK RDC
Le changement des narratifs s’impose avec les assujettis en mettant en place une fréquence des réunions pour présenter l’évolution de l’exécution du Plan d’Action et une collaboration étroite avec le secteur bancaire sur la sensibilisation et l’éducation des clients en rapport la notion de la conformité de leur transfert d’argent. L’Association Congolaise des Banques (ACB) en partenaire avec la CENAREF peut choisir les deux représentants pour faire partie de la TASK FORCE pour atteindre l’objectif du processus de l’exécution du Plan d’Action.
"Nous sommes assujettis à la loi portant lutte contre le blanchiment des capitaux, toutes les banques commerciales ont mis en place des mesures en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux dans le respect de la loi qui est en vigueur, d'ailleurs si vous regardez le rapport d'évaluation mutuelle du Gabac (Groupe d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique Centrale) il y est signalé que le secteur bancaire est le seul aujourd'hui qui a une bonne compréhension des risques de blanchiment des capitaux"a-t-elle ajouté dans sa restitution devant la presse.
Rappelons-le, le gouvernement congolais a réitèré son engagement à assurer l'exécution du nouveau plan d'action contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. C'est le ministre des Finances Nicolas Kazadi qui l'a fait savoir dans son intervention lors de la 72e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 7 octobre 2022.
"Notre pays étant sous surveillance renforcée, il a réitéré l'engagement du gouvernement à assurer l'exécution du nouveau plan d'action agréé par le groupe d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique Centrale (GABAC) dans le délai imparti. Celà a été formalisé par un courrier officiel adressé au groupe d'action financière" rapporte le compte de la réunion fait par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
D'après la cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), l'identification d'un pays dans la liste des Etats sous surveillance renforcée a pour conséquence, l'engagement du pays à résoudre rapidement, sous surveillance du GAFI, les défaillances stratégiques identifiées dans les délais convenus.
Clément MUAMBA