L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), en tant qu'institution publique mandatée par l'État congolais pour la gestion de la biodiversité nationale, tient à apporter les clarifications suivantes en réaction aux accusations diffusées. par Monsieur Ilunga. Dans un communiqué rendu public ce lundi 21 juillet 2025, le document évoque les accusations selon lesquelles l'ICCN protégerait des trafiquants influents.
Pour l'ICCN, ces accusations sont dénuées de tout fondement. Il rappelle que les aires protégées ex situ (jardins botaniques et zoologiques, centres de réhabilitation, etc.) relèvent de la compétence exclusive de l'ICCN, qui dispose des prérogatives légales pour mobiliser ces structures dans le cadre de ses missions et conformément à la Loi.
"Il convient de rappeler que ces infrastructures ont souffert d'un abandon de plus de 30 ans, en raison des priorités nationales liées à la stabilité sécuritaire du pays. L'ICCN travaille actuellement à leur redynamisation avec le concours des partenaires étatiques et internationaux, dans une logique de transparence et de développement durable. Nous sommes conscients que les acteurs qui tirent profit des sanctuaires et autres animaleries de faune sauvage ne verront jamais d'un bon œil que l'ICCN parvienne à la promotion de son tourisme et contribue au développement économique du Pays. Ils cachent des millions de dollars gérés dans une opacité totale, c'est le cas de certaines ONG locales qui s'évertuent dans les dénonciations au nom du droit de l'homme pour défendre les peuples autochtones alors que l'ICCN emploie plus d'une centaine de Communautés locales et peuples autochtones rémunérés et dotés des expertises scientifiques pointues", explique l'ICCN dans ce document signé par son Directeur Général Yves Milane Ngangayi.
Sur l'obstruction présumée aux enquêtes indépendantes
Yves Milane Ngangayi rappelle que l'ICCN est une institution d'État soumise à un régime de recevabilité claire envers ses ministères de tutelle ainsi qu'envers les organisations internationales dans le cadre des partenariats et engagements internationaux de la RDC, notamment les conventions CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), CBD (Convention sur la diversité biologique), et autres instruments ratifiés.
"Toute ONG locale ou acteur externe prétendant s'immiscer de manière non conforme dans les missions de l'ICCN sans mandat ni cadre juridique clair s'expose à des actions en justice, comme le prévoit la législation nationale", a-t-il fait remarquer dans le communiqué.
S'agissant des permis CITES prétendument illégaux, il précise que les permis CITES émis par l'ICCN sont le fruit d'un processus légal, scientifique et transparent. Chaque permis est délivré:
• Sur la base d'un avis scientifique et un avis d'acquisition légales sur base des documents de capture et détention dument délivrés par l'administration de la Faune sauvage du Ministère de l'Environnement et Développement Durable (MEDD) assurant que les quotas alloués ne compromettent pas la viabilité des espèces concernées;
• Après approbation du Secrétariat CITES et publication officielle des quotas annuels.
"Le fait que certaines copies de permis aient été publiés sur internet, probablement subtilisées par des personnes mal intentionnées au sein d'autres services, est une pratique illégale et condamnable, qui fait actuellement l'objet d'investigations internes et peut entraîner des poursuites judiciaires. Nous exhortons Monsieur llunga, en tant qu'universitaire, à faire preuve d'un esprit critique et scientifique, à vérifier ses sources et à se référer aux bases de données officielles avant toute publication. La conservation est un domaine où la rigueur scientifique doit primer sur les spéculations", a fait savoir le DG de l'ICCN.
A propos du Protocole d'accord ICCN-Green Zoological Rescue and Réhabilitation Center
Le Directeur Général rassure que le protocole d'accord (MOU) encadrant le partenariat ICCN GZRRC est consultable par tout partenaire ou expert intéressé. Ce centre vise le Sauvetage, la réhabilitation, la recherche appliquée, la reproduction ex situ et la sensibilisation. L'ICCN encourage Monsieur Ilunga et tout observateur objectif à prendre connaissance du plan d'action triennal, des résultats attendus ainsi que des progrès concrets réalisés en seulement cing mois de mise en œuvre.
"L'ICCN tient à rassurer l'opinion nationale et internationale, en particulier la communauté scientifique et les partenaires de la conservation, qu'il reste profondément engagé dans le respect des normes éthiques et scientifiques de la conservation de la biodiversité. Sans ce respect constant, l'ICCN n'aurait pas pu maintenir et gérer un réseau aussi vaste, représentant plus de 60% de la richesse faunique et floristique de la République Démocratique du Congo",a-t-il martelé dans le communiqué.
Par ailleurs, l'ICCN reste ouvert à tout support en terme d'enquête ou dénonciation pouvant aider à décourager ces réseaux mafieux.
"Nous continuerons à agir avec intégrité, en collaboration avec les partenaires légitimes, pour la protection de notre patrimoine naturel au service des générations présentes et futures", a rassuré le DG de l'ICCN.
Rappelons-le, l’ICCN a pour objet la conservation de la Nature dans les Aires Protégées in situ et ex situ. A ce titre, il est chargé d'assurer la protection de la faune et de la flore et valoriser la biodiversité en favorisant la recherche scientifique et en facilitant les activités d’écotourisme conformément à la législation en vigueur, et dans les principes fondamentaux de la conservation.
Clément Muamba