Les délégués de la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda et du gouvernement congolais ont signé à Doha sous la médiation du Qatar, une déclaration de principes permettant la cessation des hostilités dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Cette déclaration tant saluée au niveau national et international, ouvre des négociations formelles en vue d'un accord de paix global.
Lundi, le Vice-premier ministre de l’intérieur, Jacquemain Shabani qui est revenu de Doha, a rassuré l’opinion que cette Déclaration a été signée par la partie congolaise tout en préservant les intérêts supérieurs de la nation.
"En ce qui concerne les lignes rouges, je peux vous rassurer que l'accord de principes en a tenu compte, en ce qui concerne la partie République Démocratique du Congo parce que vous retrouverez dans ce document la problématique de l'intégrité du territoire national clairement identifiée, les questions de souveraineté clairement identifiées, la Constitution de la RDC fait partie des textes de base qui vont être utilisés pour la rédaction de l'accord de paix et la nécessité de la restauration de l'autorité de l'État", a signifié Jacquemain Shabani lors d’un briefing de presse.
Il renchérit que "les principes étatiques, républicains sont suffisamment clairs comme celui de la restauration de l'autorité de l'État”, balayant ainsi les spéculations sur dans l’opinion autour des contenu de la déclaration de principes.
“Nous avons ici à plusieurs reprises dénoncé la mise en place d'une administration parallèle qui prête à confusion et qui consacre la déstabilisation de tout notre système de gestion publique et administrative. Cela va être réparé par la restauration de l'autorité de l'État et l'accord de paix qui va bientôt être rédigé et je dois souligner qu'à partir de la reprise des discussions, nous nous sommes convenus un maximum de 10 jours, on a dit de 7 à 10 jours pour arriver à la signature de l'accord de paix. C'est positif et constructif et c'est à l'avantage de tous ceux qui aiment le Congo et qui espèrent que cette paix là que nos populations recherchent sera très prochainement retrouvée", a-t-il ajouté.
Selon la déclaration de principes, les parties s’engagent à mettre en œuvre les dispositions de la présente Déclaration de principes immédiatement après sa signature, et au plus tard le 29 Juillet 2025. Les Parties conviennent d’ouvrir des négociations directes immédiatement après la mise en œuvre des engagements contenus dans la présente Déclaration de principes, en vue de lancer les discussions sur un accord de paix au plus tard le 8 Août 2025.
Ces négociations s’inscriront dans le cadre de l’Accord de paix entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda, signé à Washington le 27 Juin 2025. Les Parties s’engagent à mener les négociations d’un accord de paix global dans un esprit de responsabilité, de coopération et de compromis, avec pour objectif de parvenir à un consensus et de signer l’accord au plus tard le 17 Août 2025.
Dans le document, les parties expriment leur profonde reconnaissance à l’État du Qatar pour son rôle déterminant dans la facilitation du dialogue ayant conduit à la présente Déclaration de principes. Les Parties remercient également les États-Unis d’Amérique pour leur soutien constructif au processus de paix conduit à Doha. Dans le même registre, les Parties saluent les efforts continus de l’Union Africaine, engagée depuis le début du processus de paix, et réaffirment leur appréciation pour son engagement constant en faveur de la stabilité et de la réconciliation dans la région.
La signature de cet accord de principes intervient dans un contexte marqué par des accusations mutuelles de renforcement militaire dans les lignes des fronts et sur l'ensemble du théâtre des opérations. Pour Kinshasa, la rébellion soutenue de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda ambitionne de prendre le contrôle de la ville d'Uvira dans la province du Sud-Kivu.
Clément MUAMBA