16 février 1992 - 16 février 2022, cela fait 30 ans depuis que le régime du maréchal Mobutu avait massacré les chrétiens qui manifestaient pour la réouverture de la Conférence nationale souveraine. A cette occasion, le Collectif du 16 février, un mouvement regroupant plusieurs structures de la société civile, a organisé ce mercredi 16 février, une conférence de presse.
Au cours de cette activité, le Collectif du 16 février a rappelé la nécessité, pour la population congolaise, de se lever afin de prendre son destin en main et revendiquer ses droits les plus légitimes. Pour ce mouvement, la misère actuelle est causée par la maffia internationale en complicité des puissances locales.
« Peuple congolais, le sang des martyrs de la démocratie n'a pas coulé pour rien. Le temps favorable est là : répondons activement à l'invitation de notre hymne national, Debout Congolais : « ... levons nos fronts longtemps courbés... Bâtissons un Congo plus beau qu'avant... ». Nous le pouvons ! Notre misère n'est pas une fatalité mais la conséquence de la prédation de nos fabuleuses ressources naturelles par la maffia politico-financière internationale avec la complicité de leurs relais régionaux et nationaux, sur fond de notre résignation collective. Mettons fin au Congo des grands hommes et reprenons notre destin en main comme peuple souverain », dit la déclaration lue par un militant de la Lucha.
Pour le collectif du 16 février, la mémoire des martyrs du 16 février 1992 apprend que l'idéal de changement pour un Congo nouveau est possible et c'est une obligation pour ceux qui sont restés pour le rendre effectif.
« Cet idéal de changement, ancré à notre âme de Congolais et faisant corps avec l'appellation de notre pays, a pour nom la démocratie. Il nous engage en tant que peuple de croyants à poursuivre cette marche, amorcée depuis le 16 février 1992 avec ses deux étapes cruciales de 2017 et 2018, jusqu'à l'avènement effectif de la démocratie, une démocratie participative et non une démocratie institutionnelle. Quels que soient les sacrifices à payer, le peuple congolais sera en marche jusqu'à ce qu'un Congo nouveau soit possible. Un Congo Démocratique terre d'égalité, de participation citoyenne, de liberté et de justice », ont-ils ajouté.
Et de poursuivre :
« Une égalité qui se manifeste par le respect de la dignité de tout être humain, particulièrement les petits et les vulnérables ; une participation citoyenne qui suppose une prise de conscience claire de la responsabilité assumée par chacun et par tous ; une liberté qui repose sur un vécu de la vérité et une justice qui engendre la paix : la paix des cœurs et la paix sociale. Pour construire cette démocratie, il nous faut bannir nos égoïsmes en privilégiant l'intérêt supérieur de notre pays, nos querelles et divisions claniques, tribales et autres qui fragilisent notre lutte contre l'oppression et la domination, nos peurs qui nous rendent passifs, irresponsables et corvéables à merci. Nous devons devenir capables de dire non aux dirigeants politiques préoccupés uniquement par l'ascension au pouvoir qui est devenue une sorte de mangeoire ».
Interdite par les autorités, la marche de l’espoir avait fédéré plusieurs fidèles de diverses confessions. Face à l’adhésion massive de la population kinoise, la répression fut brutale. Les forces de l’ordre tiraient à bout portant sur les manifestants. Deux mois après cette manifestation, malgré l’opposition du Premier ministre Jean Nguz Karl-I-Bond, qui estimait que les travaux de la CNS regroupant 2 650 délégués étaient budgétivores, ce forum va reprendre et connaîtra la désignation d’Étienne Tshisekedi comme Premier ministre du gouvernement de transition le 15 août 1992. La CNS clôturera finalement ses travaux en décembre 1992.
Clément Muamba