RDC : conférence et concert pour lancer la fête du livre à Kinshasa, un accent est mis sur la littérature jeunesse

Conférence à l'ouverture de la fête du livre
Conférence à l'ouverture de la fête du livre

La huitième édition de la fête du livre a ouvert ses portes ce vendredi 4 février à Kinshasa. Pour le lancement, un concert a eu lieu avec l’artiste chanteur Jupiter, juste après la conférence inaugurale qui s’est tenue à la grande halle de l’Institut Français de Kinshasa. Les intervenants sont revenus sur le sujet principal qui tourne autour de la littérature jeunesse et le monde de l’édition des livres.

Cette forme de littérature qui souffre de la faiblesse générale en RDC, est le secteur d’avenir où il faut investir, selon Tata N’longi Biatitude, un des intervenants de la soirée.

« Les stratégies, c’est de former à la fois des futurs écrivains et les futurs consommateurs des livres. Et ça passe par des détections, des concours, des ateliers d’écriture, mais aussi de la formation culturelle et littéraire des élèves dans le programme normal. Tout ça nous permet de créer, et les écrivains et les consommateurs de demain. Si on arrive à créer ça, on crée le commencement et l’aboutissement du circuit. Après, il y a beaucoup de chances de remplir les vides sur l’édition, la distribution des livres », a-t-il indiqué.

Tata N’longi Biatitude est avocat et écrivain, il est le fondateur des éditions Miezi et président de Écrivains du Congo Asbl. Il estime que le déficit de la chaîne du livre en RDC ne serait pas aussi flagrant si l’Etat, l’administration ou des entreprises s’intéressaient à ce secteur. Grâce au travail de terrain, explique-t-il, l’aide du Président de la république a pu être entraînée dans le monde de la littérature avec le Grand Prix panafricain de la littérature et le Grand Prix congolais du livre, également une initiative littéraire au sein de la fondation Denise Nyakeru, la première dame.

Dominique Mwankumi, illustrateur et auteur de littérature d'enfance et de jeunesse, affirme pour sa part que la lecture est la base de l’éducation et qu’il est impérieux que les enfants congolais apprennent à lire et à écrire. Les livres leur permettent de s’ouvrir, de voyager, de connaître le monde et l’environnement dans lequel ils vivent.

« Les enfants congolais ont le droit de lire et de savoir aussi qu’il y a des auteurs congolais qui sont reconnus au niveau international et qui participent par exemple cette année au Grand Prix Nobel de la littérature jeunesse. J’écris, je dessine, je raconte des histoires qui sont inspirées de mes réalités congolaises telles les fruits du soleil, la pêche à la marmite; ce sont des choses que nos enfants doivent connaître. C’est une opportunité que nos enfants puissent s’approprier ces créations », dit-il.

Isabelle Péhourticq, éditrice responsable des documentaires et des livres-CD aux éditions Actes Sud Junior et Céléna Ngoy, présidente de l’Association des Jeunes Écrivains du Congo, sont également intervenues à cette conférence animée par Richard Ali, écrivain.

La cérémonie d’ouverture a connu la participation notamment de l’ambassadeur de France en RDC et la coordinatrice du pôle Eunic qui est un des organisateurs phares de cette activité. Les librairies éphémères accompagnent cette manifestation toute la journée entre 10h et 19h.

Cette édition de la fête du livre se déroule également dans les grandes villes du pays. Elle a commencé à Lubumbashi le 1er et s’est clôturé ce vendredi 5 février, à Kinshasa elle ira jusqu’au 12 février, à Goma le 11 et le 12 février ; à Matadi, à Kisangani et à Bukavu le 14, le 15 et le 16 février.

Emmanuel Kuzamba