Le prévenu Jean Bosco Mukanda s’est exprimé en guise de dernière parole aux termes de la plaidoirie de ses avocats à l'audience publique de ce jeudi 23 décembre 2021.
Sur un ton autoritaire, le prévenu Jean Bosco Mukanda a cité le magistrat militaire Maurice Lianza comme lui ayant demandé de citer le colonel Mambweni dans cette affaire de meurtre de deux experts de l’ONU.
"Si je suis devant vous, c'est à cause du magistrat Lianza. Il m'avait demandé plusieurs fois d'incriminer le colonel Mambweni", a dit Mukanda qui a même indiqué avoir été coaché par le magistrat militaire Lianza avant son audition par un membre du mécanisme des nations unies.
"Pendant que j'étais en détention au P2, le magistrat Lianza est venu me voir un jour pour me dire que le jour suivant, il viendrait accompagné d'un monsieur Raymond du mécanisme de l'ONU pour me verbaliser et que je devais soutenir ce qu'il me disait à savoir incriminer le colonel Mambweni", ajoute Mukanda qui indique que le magistrat Lianza avait promis de le libérer s'il mettait en cause le colonel Mambweni dans le ravitaillement des miliciens en munitions.
Jean Bosco Mukanda a insisté pour que la justice se saisisse du magistrat Lianza en raison de son rôle “nocif” dans la conduite des enquêtes dans ce meurtre.
"Nous sommes dans un Etat de droit, au nom de quel principe, le magistrat militaire Lianza demeure en liberté et n'est pas poursuivi ?", s'est interrogé le prévenu Mukanda qui a dénoncé l'arrestation par le même magistrat militaire de sa petite sœur qui n'était pas accusée et dont la famille avait payé 300.000 FC pour sa libération. "Son téléphone portable a été confisqué par le colonel magistrat jusqu'à ces jours", a révélé Mukanda.
Le président de la cour militaire qui, au départ, n'avait pas apprécié le ton utilisé par Mukanda, lui a demandé de saisir le parquet contre le magistrat Lianza.
Dans son réquisitoire du 30 novembre 2021, le ministère public avait requis la peine de mort Jean Bosco Mukanda pour entre autres, infractions d’association des malfaiteurs et terrorisme.
Sosthène Kambidi