Les greffiers de la cour d'appel de l'Ituri ont entamé ce lundi 12 mai une grève sèche et illimitée, dénonçant les mauvaises conditions de vie socio-professionnelle en dépit de plusieurs revendications faites auprès des autorités. Jojo Lisala, président du syndicat des greffiers de l'Ituri a déploré le silence constaté de la part des autorités de Kinshasa en rapport avec la situation des greffiers.
« Il y a des gens qui ont plus de trente ans de service, mais qui ne touchent jamais leurs salaires : ils ont des matricules qui ne paient pas. Il y en a qui ont fait plus de dix ans au niveau du greffe, mais n'ont jamais monté en grade. D'autres doivent aller en retraite, mais avec quel argent ? La rétrocession n'en parlons pas, puisque nous sommes parmi les provinces qui génèrent beaucoup de recettes, mais n'avons jamais vu cela », a-t-il dit d'un ton ferme.
Rassemblés devant la salle d'audience du parquet près le tribunal de grande instance de l'Ituri à Bunia, les greffiers ont promis de ne reprendre le travail que si les autorités apportent des solutions à leurs revendications.
« Cette grève n'est pas seulement pour aujourd'hui ou demain, c'est jusqu'à ce que nous ayons une réponse favorable puisqu'on en a marre. Il faut que chacun retourne dans ses droits », soulignent-ils.
Laurent Palume Ramazani, greffier principal à la cour d'appel de l'Ituri, estime que les difficultés persistent à Kinshasa où il y aurait « incompréhensions » entre la fonction publique et le ministère des finances. Cependant, il plaide pour l'organisation de service minimum afin de ne pas pénaliser l'administration judiciaire à la cour d'appel de l'Ituri.
« Nous voudrions qu'il y ait un service minimum, puisqu'on pouvait même siéger pour renvoyer en bloc tous les dossiers, mais nous sommes bloqués jusque-là », a-t-il indiqué.
En attente d'une réponse de Kinshasa, la suspension de service par les greffiers de la cour d'appel de l'Ituri a un impact considérable sur des justiciables. Nombreux appellent à trouver la solution aux revendications formulées pourvu que leurs dossiers soient traités.
Freddy Upar, à Bunia