Réserver le poste du Président de la république aux seuls congolais nés de père et de mère, tel est l’objet de la proposition de loi élaborée par Noel Tshiani et portée par le député national Nsingi Pululu. Interrogée à ce sujet, Georgette Biebie, femme politique et membre du parti Ensemble pour la République, estime que ce projet est de nature à semer la division au sein des communautés.
« Je suis panafricaine. En tant que telle, je rejette cette loi. Il n’existe pas de congolais de second rang. Il n’y a pas de congolais de 10, 30 ou 50 %. Quand on a la nationalité congolaise, on est congolais,» insiste Mme Biebie.
Cette proposition de loi portant sur la nationalité congolaise n’est pas une première en RDC. Depuis 2004, il existe une autre loi. En ses articles 7, 8 et 9, elle aborde l’acquisition de cette nationalité, notamment lorsqu’un nouveau-né est retrouvé sans parents ou par présomption. En 2006, la constitution a apporté plus de précisions. "La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec « aucune autre ». La nationalité congolaise est soit d'origine, soit d'acquisition individuelle." En ce qui concerne les traits physiques des individus, Georgette Biebie estime, qu’ils ne devraient en rien empiéter sur la nationalité d’un individu.
« J’ai l’impression que les personnes métissées sont en train d’être pourchassés sur notre territoire. On ne peut se baser sur la physionomie, la couleur de la peau ou la taille pour attester qu’un individu est véritablement de nationalité congolaise. Nous avons en RDC des enfants dont les pères sont gabonais, angolais, centrafricains. »
Georgette Biebie interpelle les politiques congolais, sur les conséquences que pourrait entrainer une telle loi en RDC.
« Le problème qui se pose à travers cette proposition de loi est qu’elle porte en elle-même des germes de division, d’exclusion et de haine au sein des communautés congolaises », dit-elle.
« Nous devons tirer des leçons sur les conséquences de ces mêmes démarches dans les autres pays, en l’occurrence la Côte d’Ivoire. L’ivoirité a semé la division. Et il faudrait éviter de telles conséquences en RDC. » a-t-elle conclu.
Prisca Lokale