Le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) rapporte a dévoilé son rapport du mois de juin sur la situation humanitaire dans la province de l'Ituri, dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Selon le rapport consulté jeudi 17 juillet 2025 par ACTUALITÉ.CD, dans le territoire de Mahagi, plus de 24 000 personnes retournées sont dans une situation de grande vulnérabilité.
"Entre janvier et mars, plus de 24 000 personnes déplacées sont retournées dans leurs villages dans les aires de santé de Yilo (zone de santé d’Aungba) et de Ndara Muswa (zone de santé d’Angumu). Ce retour serait dû à une relative amélioration de la situation sécuritaire suite au renforcement de la présence des Forces armées, ainsi que des sensibilisations au retour menées par les leaders communautaires et les autorités. Ces localités avaient subi des attaques armées entre septembre et décembre 2024. À ce jour, ces populations retournées vivent dans des conditions précaires, avec des besoins urgents en vivres, soins de santé, articles ménagers essentiels, abris d’urgence, accès à l’eau potable, hygiène et assainissement", indique le rapport de OCHA.
Depuis fin décembre 2024, cinq ONG se sont retirées de la zone de santé d’Aungba , faute de financement. Aucun projet humanitaire actif ne couvre actuellement les besoins dans cette zone.
"Au 30 juin, le territoire de Mahagi avait accueilli 49 600 personnes retournées et 378 000 personnes déplacées, selon la Commission Mouvement de Population. Par ailleurs, des acteurs humanitaires continuent d’apporter leur assistance dans d’autres zones de santé qui accueillent les populations déplacées et retournées", ajoute le rapport.
Toujours dans la province de l'Ituri et dans le territoire de Mambasa, des structures de santé pillées dans l’aire de santé d’Elake. Selon le rapport de OCHA RDC, le 26 juin, des hommes armés présumés ADF ont pillé deux postes de santé, quatre pharmacies, un dépôt médical, ainsi que des stocks d’intrants nutritionnels et de médicaments au cours d’une incursion dans la localité d’Elake Centre, située dans la zone de santé de Lolwa selon des sources humanitaires.
"Après l’attaque, plusieurs civils auraient été contraints de transporter les biens pillés avant d’être relâchés. Ce pillage compromet la prise en charge en soins nutritionnels pour au moins 347 enfants souffrant de malnutrition aiguë modérée et sévère (MAM et MAS). Les articles pillés avaient été livrés le 23 juin à un partenaire humanitaire local dans le cadre d’un projet soutenu par l’UNICEF et le PAM".
Alors que la poursuite des combats entre les rebelles du M23 et l'armée congolaise contraignent des milliers de civils à fuir leur foyer dans la province du Sud-Kivu, à l'est de la République démocratique du Congo, dans la province voisine de l’Ituri, des violences armées ont également déplacé des dizaines de milliers de personnes depuis le début de l'année. Selon un rapport du bureau des affaires humanitaires de l’ONU, OCHA, publié précédemment en Mars 2025, environ 100.000 personnes ont dû fuir des violences armées dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa, en Ituri.
Au cours du mois de février, des sources locales et humanitaires rapportent une intensification de ces violences contre les populations civiles. Des affrontements entre groupes armés et des attaques contre la population ont causé la mort de 205 civils dans les territoires de Djugu, d’Irumu et de Mambasa durant les deux premiers mois de l'année, dont la moitié en février, y compris des femmes et des enfants, précise l’OCHA dans son dernier rapport de situation.
Au cours du mois de février, au moins 45 civils auraient été tués dans le territoire d’Irumu à la suite d’une série d’attaques perpétrées par des combattants des Forces démocratiques alliées (en anglais Allied Democratic Forces, ou ADF) dans plusieurs villages sur l’axe Komanda – Luna. En raison de la détérioration persistante de la situation sécuritaire, plusieurs écoles ont dû suspendre leurs activités. Entre janvier et février, 78 établissements scolaires ont fermé leurs portes dans les zones de santé de Fataki et Drodro, affectant l’éducation de près de 30.000 enfants.
Clément MUAMBA