Activiste sociale et présidente de la dynamique des femmes candidates de la RDC, Carine Kanku se rappelle le parcours de Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque émérite de Kinshasa. Dévouement autant pour l’église que la société congolaise, elle espère des hommages dignes à cet homme d’église décédé dimanche dernier.
« S'il y a un livre qui devrait être écrit actuellement sur la RDC, un chapitre entier devrait être dédié à Msgr Monsengwo Pasinya. Il était un leader pour la RDC, pour l'Afrique et le monde. Il s'est battu à sa manière pour voir l’État de droit en RDC. Depuis la conférence nationale souveraine, jusqu'à sa transition, il a traversé plusieurs phases de l'histoire du pays,» dit Carine Kanku.
09 décembre 2011, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) publie les résultats du deuxième scrutin présidentiel de la RDC. Joseph Kabila Kabange, président sortant, est proclamé vainqueur avec 8 830 994 voix, soit 48,95 % des voix, contre 5 864 775 voix pour Etienne Tshisekedi (32,33 % des suffrages). Prévu initialement pour le 07 décembre, la publication des résultats est intervenue trois jours plus tard. Ils seront contestés par l’opposition politique et de nombreux observateurs, notamment le centre Carter, selon un rapport sur le déroulement de ces élections publié sur son site au cours de la même période, mais aussi la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE-UE).
Aux côtés de ces contestations, lundi, 12 décembre, Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa émet également des doutes sur la crédibilité de ces élections. « Les résultats ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice », c'est la première phrase que retiendra Carine Kanku de ce responsable d’église. S’en suivra la phrase « Que les médiocres dégagent » en janvier 2018, à l'issue des élections générales.
« Pour ce qui est du processus de démocratisation du pays, il en sera l'un des grands artisans. J'honore la mémoire d'un modèle, d'un maitre, d'un chrétien qui a lutté pour que le peuple congolais jouisse réellement des promesses divines et voie la lumière dans vie quotidienne », ajoute-t-elle.
Pour pérenniser sa lutte, Carine Kanku propose de « mettre en place un état de droit et respecter les droits des citoyens et des peuples, d’instaurer une justice distributive ainsi que de respecter les biens communs.
Prisca Lokale