Une journaliste de la Radio UB Fm basée à Goma, a été blessée par balle le 17 février au quartier Kyeshero. Selon les informations délivrées ce jeudi, à la rédaction Femme de Actualite.cd, Nanou Kazaku a subi une intervention chirurgicale pendant environ quatre heures. Actuellement, elle est toujours inconsciente mais présente quelques signes vitaux.
C’est en début d’après-midi, que Nanou Kazaku a quitté la rédaction au centre-ville pour se rendre dans une concession située à 8 Km, où la police procédait au déguerpissement forcé des familles. « Elle a été alertée par un membre d’un mouvement citoyen », révèle Philippe Birego, rédacteur en Chef de RC UB Fm. Et de poursuivre, « Nous avons été surpris lorsqu’on nous a informé qu’elle avait été atteinte par balle. La balle a traversé son cou pour ressortir à l’épaule gauche. Elle est passée en salle d’opération entre 14 heures et 18 heures. Ensuite, elle est revenue dans la salle d’urgence. »
Pas de résultats de la part des médecins
« Jusqu’à présent, les médecins ne sont pas prêts à communiquer. Mais, il faut espérer. Elle est encore inconsciente. Sa sœur, qui a fait la garde, m’a confié qu’à un moment elle avait ouvert les yeux et demandé à voir sa mère. A un moment elle a levé son bras. A l'heure actuelle, elle est toujours inconsciente,» ajoute-il.
"Elle aime le terrain"
Engagée à la rédaction depuis 8 mois, Nanou est très dynamique. C’est l’une des raisons qui ont fait qu’elle soit affectée aux reportages de terrain. « Très souvent, lorsque de telles manifestations sont organisées dans la ville, Nanou préfère se rendre sur terrain pour les couvrir. Elle aime le terrain. Quand elle voulait s’y rendre, ça n’avait pas encore dégénéré. Mais nous avons appris que certains jeunes avaient aussi des armes à feu et affrontaient les policiers » dit Philippe Birego.
UB FM était au départ une radio de divertissement, avant de devenir un media à part entière avec un programme et une rédaction. Cependant, les difficultés financières font que la rédaction ne sache pas fournir des équipements de protection à ses journalistes. « Nous n’avons pas des gilets par balles, nous n’avons pas encore des gilets avec insignes pour nos journalistes (faute des moyens), mais nous avons des cartes de service que nous donnons aux journalistes. C’est ce qui leur sert d’identité sur terrain » a confié le rédacteur en Chef.
Pour rappel, Reporters sans frontières (RSF) a demandé une enquête sérieuse et approfondie pour identifier et traduire en justice l’auteur du tir ayant visé la journaliste.
Prisca Lokale