Que pensent les femmes politiques des amendements proposés par les organisations féminines en rapport avec la Loi Électorale ? Marie Josée Bunsana Lunkeba est présidente du Cartel des femmes politiques actives, lors d'un entretien accordé à la rédaction Femme de Actualité.cd, elle a fait savoir les démarches menées sa structure en faveur de la modification de l’article 13 de la Loi Electorale.
“ Nous avons travaillé avec certaines ONG dont la (Nouvelle Société Civile Congolaise) NSCC et Rien Sans les Femmes. Nous avons proposé que cette représentation des femmes soit contraignante pour les partis politiques. Il faudrait que toutes les listes proposées pour des postes publics sans une représentation des femmes, soient rejetées,” explique-t-elle tout en soulignant que “Cela encouragerait les partis politiques à aligner les femmes. Les femmes compétentes sont là au sein des partis. Mais, lorsqu’il faut désigner celles qui vont occuper des fonctions publiques, ces femmes sont négligées et ne sont pas considérées.”
Marie Josée Bunsana est plutôt optimiste. Pour elle, les alinéas 2 et 3 de la loi électorale peuvent être modifiés avant les échéances de 2023. “Avec une volonté politique, l’article 13 de la Loi Électorale peut être amendé avant 2023. Si nous aimons réellement cette nation et que nous voulons léguer un héritage politique à nos enfants, nous devons essayer de revoir toutes les propositions de réformes électorales. Nous ne devons pas tailler des lois selon les personnes.”
En effet, son regroupement s’est fixé pour objectif de former des femmes, mener des plaidoyers au sein des partis politiques de sorte que les femmes assument plus des postes de responsabilité et qu’elles soient également reprises dans les listes des partis politiques pour nomination ou élection dans les institutions publiques.
“L’Etat de droit, c’est aussi le fait de respecter les droits de tous. Ne pas minimiser les droits des femmes. Et cet article (de la loi électorale Ndlr) constitue un obstacle à la participation politique des femmes,” dit-elle.
Rendre obligatoire la représentation des femmes, c’est aussi la crainte que certains hommes politiques, présidents des partis, puissent aligner leurs membres des familles plutôt que les femmes évoluant au sein de leurs partis. A ce sujet, Marie Josée Bunsana appelle les femmes à “dénoncer ces actes. Car, elles ne doivent pas subir des actes injustes au de la part de leurs chefs de partis”.
Pour rappel, l’alinéa 2 de l’article 13 de la loi électorale recommande aux partis politiques de proposer des listes des candidats prenant en compte la représentation des femmes (et des personnes vivant avec handicap). Cependant, l’alinéa 3 de ce même article ouvre la possibilité aux partis politiques de passer outre cette représentation. A la clôture des récentes sessions de formation de la Dynafec et de l’ONG Afia Mama tenues à Kinshasa, les femmes avaient soulevé cette préoccupation.
Prisca Lokale