RDC : les Kinoises donnent leurs points de vue sur les amendements des femmes

RDC : les kinoises donnent leurs points de vue sur les amendements des femmes

La rédaction Femme de Actualité.cd est allée ce 09 octobre, à la rencontre des femmes de la ville de Kinshasa dans le but de recueillir leurs avis sur les modifications proposées par les organisations féminines en rapport avec la loi électorale et la Commission Electorale Nationale Indépendante


Pour Chantal Nyemba et Rachel Mpunga, il n’y a qu’un seul choix, celui de rendre obligatoire la représentation des femmes sur les listes des partis politiques. “Nous avons aujourd’hui des femmes médecins, des femmes ministres, il ne nous manque plus qu’une femme première ministre et présidente de la République. Mais pour atteindre ce niveau, il faut une volonté politique de tous les mouvements qui évoluent en RDC. Il faut que les partis politiques acceptent d’aligner des femmes compétentes et aussi les soutenir. Et si la loi électorale rendait obligatoire cette représentation des femmes, elle offrirait la chance aux femmes d’exhiber leurs compétences parfois non reconnues par leurs partis politiques,” dit Chantal.

A Rachel Mpunga d’ajouter « Que cet alinéa (3 Ndlr) de la loi électorale soit modifiée de façon à  rendre obligatoire la représentation des femmes sur les listes  des partis politiques. Si les femmes ont accepté de s’engager dans le domaine de la politique, c’est déjà une preuve de leurs compétences. Aujourd’hui les femmes peuvent tenir toute une journée près du feu pour vendre des beignets, gérer des gargotes et nourrir leurs ménages, ce n’est pas une candidature à un poste clé qui va les effrayer .»


Avis contraire pour Ariane Kayembe, qui pense que rendre obligatoire la représentation des femmes occasionnerait des déraillement au sein des partis politiques. Elle s’éxplique « Si cette représentation des femmes devient obligatoire, les partis politiques congolais pourront commencer à aligner leurs membres des familles plutôt que des membres du parti. Et donc, le législateur devrait uniquement retirer cette partie de la loi électorale (Alinéa 3 Ndlr) et conserver celle qui encourage les partis à aligner les femmes lors des échéances électorales. La politique, c’est une question de compétences et de volonté. » Arianne Kayembe.

Cependant au sujet de la CENI, elle suggère de “commencer par dépolitiser cette institution, avant de penser aux réformes. Car, même si le nombre des femmes augmentent au sein de la CENI, si elles proviennent des plateformes politiques leurs intérêts seront privilégiés.” 


Mama Mpala, habitante de Kimbanseke et vendeuse ambulante des légumes, soutient l’idée de modifier l'alinéa 3 de la loi électorale car, selon elle, les droits des femmes seront priorisés et les conditions sociales des Congolais peuvent s’améliorer. “Les femmes occupent des postes publics pour défendre nos droits en tant que petit peuple. Des gouvernements se sont succédé en RDC avec des hommes à leurs têtes et nous n’avons jusque là pas eu des changements dans la vie sociale des congolais, les mêmes sujets reviennent toujours. Je pense que le champ serait assez large si loi soutient la répréssentation des femmes sans aucune discrimination,”  Et pour la CENI, elle suggère que “le Président de cette institution provienne de la Société civile et qu’il s’agisse d’une femme qui maitrise les questions des droits des femmes.”

Pour rappel, l’alinéa 2 de l’article 13 de la loi électorale recommande aux partis politiques de proposer des listes des candidats prenant en compte la représentation des femmes (et des personnes vivant avec handicap). Cependant, l’alinéa 3 de ce même article ouvre la possibilité aux partis politiques de passer outre cette représentation. A la clôture des récentes sessions de formation de la Dynafec et de l’ONG Afia Mama tenues à Kinshasa, les femmes avaient soulevé cette préoccupation.

Prisca Lokale