RDC: une cinquantaine d’élus français et belges réclament plus de protection pour Denis Mukwege

Ph. Droits tiers

Tribune publiée (sur LeParisien.fr)

« Monsieur le président de la République française, Emmanuel Macron, madame la Première ministre belge, Sophie Wilmès, élus français et belges, nous apportons notre soutien au docteur Mukwege pour son combat au bénéfice de l'humanité et nous dénonçons fermement les menaces dont les membres de sa famille et lui-même font l'objet. Nous demandons un retour urgent de la Monusco — Mission de l'organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (RDC) — pour la protection du docteur Mukwege. Voici pourquoi :

Le docteur Denis Mukwege est un gynécologue et militant des droits de l'homme. Surnommé « l'homme qui répare les femmes », il a reçu de nombreuses distinctions dont le prix Sakharov en 2014 et le prix Nobel de la Paix en 2018 pour son engagement contre les mutilations génitales pratiquées sur les femmes dans les conflits armés dans le monde et particulièrement en RDC.

Directeur-médecin de l'hôpital général de référence de Panzi, il aide à la reconstruction physique et physiologique de ces victimes de viols et violences sauvages. En soignant gratuitement les femmes mutilées, le docteur Mukwege leur rend l'espoir de retrouver une vie normale et une place dans la société. Conscient des risques de représailles de la part des différents chefs des groupes armés qui sévissent dans l'est du pays, le docteur Mukwege continue malgré tout de dénoncer les auteurs de ces crimes. Il a d'ailleurs échappé à une tentative d'assassinat le 25 octobre 2012. Il s'est alors réfugié quelques mois en Occident avec sa famille. Il est revenu à Panzi à la demande de ses patientes et bénéficie depuis de la protection de Casques bleus de la Monusco. Il vit cloîtré dans son hôpital quand il ne voyage pour lever des fonds.

Depuis le 26 juillet, nous constatons une augmentation des actes d'intimidation et de menaces de mort contre lui et les membres de sa famille. Des actes qui font suite à sa dénonciation du massacre de civils par des combattants de groupes armés. Le médecin demande également l'ouverture du rapport Mapping — le rapport de l'ONU qui décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003 — ainsi que la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les crimes dans son pays.

Alors que la vie du prix Nobel est de plus en plus menacée, nous constatons qu'il n'est plus protégé par la Monusco depuis plusieurs semaines sous prétexte de Covid-19. »

Les signataires

Pour la France : Les deux initiateurs Vincent Ledoux, député de la 10e circonscription du Nord et Fabrice Ngaliema, conseiller municipal de Boissy-Saint-Léger, Olivier Faure, député de la 11e circonscription de Seine-et-Marne Patricia Lemoine, députée de la 5e circonscription de Seine-et-Marne, Agnès Firmin Le Bodo, députée de la 7e circonscription de Seine-Maritime, Olivier Becht, député de la 5e circonscription du Haut-Rhin Dimitri Houbron, député de la 17e circonscription du Nord, Pierre-Yves Bournazel, député de la 18e circonscription de Paris, Jean-Charles Larsonneur, député de la 2e circonscription du Finistère, Aina Kuric, députée de la 2e circonscription de la Marne, Valérie Petit, députée de la 9e circonscription du Nord, Paul Christophe, député de la 14e circonscription du Nord, Pierre Serne, conseiller régional d'Ile de France et conseiller municipal de Montreuil (93), Ali Soumaré, conseiller régional d'Ile de France, Lamine Camara, conseiller régional d'Ile de France, Fatoumata Koita, conseillère départementale et conseillère municipale d'Évry- Courcouronnes (91), Sokona Niakhaté, conseillère départementale et maire-adjointe de Fontenay-Sous-Bois (94), Raphaëlle Remy-Leleu, conseillère de Paris, Christopher Domba, maire-adjoint de Melun et suppléant de député (77), Mams Yaffa, maire-adjoint de Paris 18e, Adji Ahoudian, maire-adjoint de Paris 19e, Anne-Claire Boux, adjointe au maire de Paris, Léa Balage El Mariky, maire-adjointe de Paris 18e et conseillère métropolitaine, Mariam Cissé-Doucouré, conseillère communautaire et maire-adjointe de Villiers-le-Bel (95), Madioula Aïdara Diaby, maire-adjointe de L'île-Saint-Denis (93) Jehame M' Pendja, maire-adjoint de Savigny-le-Temple (77), Alexie Lorca, maire-adjointe de Montreuil (93), Loline Bertin, maire-adjointe de Montreuil (93), Catherine Dehay, maire-adjointe de Montreuil (93), Luc Di Gallo, maire-adjoint de Montreuil (93), Dominique Attia, maire-adjointe de Montreuil (93), Mama Doucouré, conseillère déléguée de Montreuil (93), Olivier Charles, conseiller délégué de Montreuil (93), Félix Bokassia, conseiller délégué de Château-Thierry (02) Aïssata Seck, conseillère municipale de Bondy (93), Ingrid Citerne, conseillère municipale de Boissy-Saint-Léger (94), Christian Larger, conseiller municipal de Boissy-Saint-Léger (94), Luciana Siras, conseillère municipale de Chanteloup-les-Vignes (78), Amine Odira, conseiller municipal de Chanteloup-les-Vignes (78), Julien Guillot, conseiller municipal de Montreuil (93), Catherine Serres, conseillère municipale de Montreuil (93), Marie-Hélène Carlier, conseillère municipale de Montreuil (93), Céline Hedhuin, conseillère municipale de Montreuil (93), Karine Poulard, conseillère municipale de Montreuil (93), Murielle Bensaid, conseillère municipale de Montreuil (93), Nathalie Leleu, conseillère municipale de Montreuil (93)

Pour la Belgique : Isabelle KIibassa-Maliba, députée provinciale du Brabant Wallon, Gisèle Mandaila, conseillère communale d'Etterbeek, Joëlle Mbeka Mbumba, conseillère communale de Watermael-Boitsfort, Alain Badibanga, conseiller communal de Braine-l'Alleud, Patricia Rodrigues Da Costa, conseillère CPAS de Jette, Lazare Mbulu, suppléant au conseil communal de Molenbeek-Saint-Jean, Rose Anastasia Mefalessi, suppléante au conseil communal de Bruxelles Ville.