Affaire Vital Kamerhe : Professeur José-Marie Tasoki regrette que certaines personnes citées aient été écartées par le Tribunal

Ph/actualite.cd

José-Marie Tasoki, Professeur de procédure pénale et Avocat près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, livre sa lecture de la procédure menée dans le cadre de l’affaire Vital Kamerhe, poursuivi notamment pour détournement de deniers publics. Selon lui, certaines charges et quelques personnes ont été écartées lors de la saisine du Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe.

« Lorsque vous lisez la citation à prévenu, c’est-à-dire l’exploit de notification de la date d’audience donnée à Monsieur Vital Kamerhe, on se rend compte qu’il y a certaines charges qui ont été subtilement écartées. Déjà le Parquet avait brutalement arrêté l’enquête parce qu'aussitôt qu’on a arrêté Monsieur Vital Kamerhe, il a été auditionné, interrogé, il a répondu aux questions du magistrat. Monsieur Vital Kamerhe était placé sous détention préventive. Mais dans le dossier, certains noms aussi ont été cités, notamment le neveu à Vital Kamerhe un certain Daniel Massaro. Il y a aussi la petite sœur à la femme à Vital Kamerhe ainsi que la fille à la femme à Vital Kamerhe...Et puis on a retenu le blanchiment des capitaux. Lorsque le Procureur arrête Vital Kamerhe et tout de suite il envoie le dossier au tribunal, il a écarté du coup les autres personnes qui sont impliquées dans le blanchiment des capitaux », affirme-t-il.

Pour le Professeur Tasoki, le fait que certaines personnes et charges soient écartées au niveau du Tribunal aura pour conséquence que les personnes qui détiennent dans leurs comptes l’argent de l’Etat détourné, ne seront pas inquiétées.

« Le Procureur a écarté certaines personnes qui étaient pourtant impliquées. La conséquence c’est quoi  ? Lorsque vous écartez ces gens, vous arrivez au tribunal, vous écartez encore une charge de blanchiment des capitaux, ça veut dire que les personnes qui gardent l’argent détourné, ne seront pas inquiétées. Alors que dans le blanchiment des capitaux, il y a moyen d’impliquer même les personnes dans les comptes desquelles se trouve l’argent détourné », dit-il.

Le Professeur José-Marie Tasoki exprime une crainte de voir ce procès ne pas donner à tous les Congolais qui le suivent de près, la vraie version des faits.

Le Procès de Vital Kamerhe débute ce lundi 11 mai 2020 au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe.

 

Blaise BAÏSE