RDC : retour sur les grandes lignes de l'affaire Kamerhe à quelques heures du début du procès

Kamerhe

A moins de 72 heures du début des audiences du dossier en Justice de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Chef de l'État, portant sur le détournement des fonds publics alloués au programme d'urgence de 100 jours, nous vous disons tout sur l'avant procès et le scénario qui semble prendre de plus en plus de forme.

Pour rappel, invité à comparaître au Parquet général près la Cour d'appel de Kinshasa/Matete le 8 avril dernier, Vital Kamerhe n'aura jamais eu l’occasion de retourner chez lui et ce, malgré son statut, à la suite de son interpellation le même jour et après une intense audition. 3 jours plus tard, soit le 11 avril, à la suite d'une demande de liberté provisoire introduite par ses avocats, la chambre de conseil du parquet général près la Cour d'appel de Kinshasa/Matete rejettera à deux reprises cette requête de lui accorder une liberté provisoire et le placera en détention provisoire de 15 jours à la même date.

Le 27 avril 2020, le Parquet estimera avoir réuni suffisamment d'éléments de preuve pour le début du procès dont le début sera fixé au 11 mai courant. Écroué à la prison centrale de MAKALA depuis le 08 avril, Vital Kamerhe confiant, appellera les siens au calme.  De leur côté, les sympathisants du premier collaborateur du Chef de l'État n'ont pas cessé de clamer l'innocence de leur leader : ‹‹ Le directeur de cabinet n'a pas la responsabilité de suivre l'affectation des fonds payés directement par la banque dans les comptes des entreprises ››, clament-ils.

Il sied de noter que plusieurs griefs sont portés contre Vital Kamerhe dont les principaux sont le détournement des deniers publics, la passation des marchés de gré à gré,  l'enrichissement illicite ...  A ce jour, des révélations ne cessent de tomber sur plusieurs dossiers qui semblent disculper le directeur de cabinet du Chef de l'État Congolais. Si sur le dossier des marchés de gré à gré une correspondance qui porte la signature de l'ancien premier ministre, Bruno Tshibala Nzenze, datant du 18 août 2018 est sortie du lot, le décaissement des fonds pour l'achat des maisons pré-fabriquées pour les 26 provinces se serait passé en ce moment là, pendant que Vital Kamerhe était alors opposant ou même disons-le, candidat à l'élection présidentielle.

Ainsi, à en croire ses proches, après analyse des faits et au regard de l'évolution du dossier, voir le directeur de cabinet du Chef de l'État être disculpé et même acquitté de toute inculpation prend de plus en plus d'ampleur, et semble même être la conséquence exacte de la forme que prend le dossier à ce jour.