Kasaï central: seuls six députés participent à l’ouverture de la session parlementaire, une ONG alerte sur le risque d'une grave crise 

ACTUALITE.CD

La société Congolaise pour l'Etat de droit (SCED), une structure de la société civile basée à Kananga (Kasaï Central), se dit vivement préoccupée par la situation qui prévaut à l'Assemblée provinciale du Kasaï Central qui risquerait de plonger la province toute entière dans une grave crise politique qui pourrait amener le chef de l'Etat à dissoudre cette assemblée. 

Le cri de la SCED est contenu dans un communiqué rendu public ce mardi 31 mars 2020 à Kananga au lendemain de l'ouverture controversée de la session ordinaire de l'assemblée provinciale:

“La société congolaise pour l'Etat de droit est très préoccupée par cette situation qui, à n'en point douter,  risque de faire plonger la province dans une crise politique grave et persistante susceptible de menacer le fonctionnement régulier des institutions provinciales,  et partant, justifier la dissolution de l'Assemblée provinciale par le président de la république en vertu de l'article 197 de la constitution du 18/2/2006, telle que modifiée par la  loi n• 11/002 du 20/1/2011é”,lit-on dans ce communiqué signé par le bâtonnier Dominique Kambala en sa qualité du directeur général de la SCED. 

Les craintes de la SCED se fondent sur la séance d'ouverture de la session ordinaire de mars à l'Assemblée provinciale du Kasaï Central intervenue hier lundi 30 mars 2020. En l'absence du président et du vice-président de l'assemblée provinciale bloqués à Kinshasa,  le rapporteur du bureau permanent a procédé à l'ouverture de la session dans la salle des plénières du Capitole en présence de cinq députés provinciaux sur trente trois dont trois membres du bureau. La majorité des députés provinciaux invités ont refusé de participer à cette cérémonie car disant ne pas reconnaître au rapporteur la qualité de présider une telle cérémonie. 

Entretemps, dans son mot d'ouverture,  le rapporteur Joseph Kalamba a fustigé "l'absence de l'unité parmi les députés et les divisions byzantines sur fond d'anti-valeurs soient devenues l'opium qui nous détournent de nos prérogatives et du service pour le peuple". 

Il a appelé ses collègues à se ressaisir pour que l'histoire ne puisse les juger sévèrement. 

Ces propos reflètent, selon un analyste politique, les tensions qui règnent actuellement à l'assemblée provinciale du Kasaï Central entre les députés qui soutiennent le gouverneur Kabuya et ceux qui jurent par sa déchéance. 

Face à ce décor et redoutant une grave crise politique dans une province qui peine à sortir des affres de l'insurrection de la milice de Kamuina Nsapu,  la SCED se propose de mener une mission de bons offices et de médiation auprès des élus du peuple "en vue de comprendre les causes de la situation" et en appelle à tous les fils du Kasaï Central "de s'impliquer pour retrouver la cohésion en cette période où la province a grandement besoin de la paix,  de la concorde et de l'union pour son décollage "

Sosthène Kambidi