La Belgique désapprouve l'arrestation de Ramazani Shadary et appelle à la désescalade politique en vue de soutenir les efforts menés à l’international pour la paix dans l’est du pays

Emmanuel Shadary. Ph. ACTUALITE.CD

L'arrestation, mardi, d'Emmanuel Ramazani Shadary, Secrétaire permanent du PPRD, parti politique de Joseph Kabila, a suscité la vive réaction du diplomate et premier ministre de la Belgique, Maxime Prévot. Il estime que cet acte de Kinshasa ne renforce pas les efforts internes de paix qu'il recherche tant. 

Lors d'une prise de parole ce jeudi 18 décembre, le ministre des affaires étrangères Belge regrette que l'arrestation de l'ancien ministre Congolais de l'intérieur n'apaise pas la classe politique et, surtout, ne ressemble face à l'adversité à laquelle fait face la RDC dans sa partie orientale. 

«... Impliquer le plus grand nombre est aussi une manière de rassembler face à l’adversité et d’apaiser la scène politique congolaise. L’arrestation du secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Shadary, pose question et ne semble pas aller dans ce sens», a-t-il déclaré. 

Par ailleurs, Prévot appelle les autorités de Kinshasa à considérer l'importance de «prendre des mesures de décrispation politique et de s'inscrire dans une démarche de dialogue dans le respect de la Constitution et des principes républicains».

« Je souhaite rappeler à mon sens que les efforts de paix et de désescalade régionale devraient être complétés par un processus Interne en RDC, qui permettrait aux acteurs Congolais dans toutes leurs diversités de s'approprier des engagements pris au niveau international, de les traduire en action concrète et de s'accorder sur le grand chantier de réforme nécessaire, y compris dans la gouvernance», a-t-il ajouté. 

Emmanuel Shadary, dauphin de Joseph Kabila lors de la présidentielle de 2018, a été arrêté mardi dernier à trois heures du matin par des hommes en tenue militaire et d'autres en civile, selon qu'a témoigné sa femme, qui avait fait sit-in hier devant l'ambassade des États-Unis. Son fils, qui était monté au créneau dans un post X, a été, lui aussi, arrêté mercredi tard dans la soirée, avant d'être libéré jeudi tôt le matin, après une audition de plus heure par le Conseil National de Cyber défense (CNC) au sujet de son père, toujours porté disparu. 

Samyr LUKOMBO