Les États-Unis d’Amérique jugent " insuffisante " l’annonce faite par la rébellion de l’AFC/M23 concernant son retrait de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Intervenant lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la prorogation du mandat de la MONUSCO, la représentante des États-Unis aux Nations unies a estimé que la rébellion, appuyée par le Rwanda, devait se retirer à 75 kilomètres de la ville d’Uvira, conformément aux engagements pris dans l’accord-cadre signé avec le gouvernement de Kinshasa.
"L'engagement pris par le M23 à se retirer de la ville d'Uvira ne suffit pas, le M23 doit immédiatement se retirer à 75 kilomètres au moins d'Uvira et doit se conformer à la totalité de ses obligations conformément à l'accord cadre. Nous condamnons l'avancée du M23 dans Uvira et au-delà ainsi que le soutien du Rwanda au M23 en violation de ses obligations en vertu des accords de Washington", a déclaré ce vendredi 19 décembre 2025 la représentante des USA à l'ONU
Cette interpellation des USA intervient dans un contexte marqué par l’annonce, par la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par Kigali, de son retrait de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu. Une démarche contestée par Kinshasa, qui estime que le mouvement rebelle cherche à faire diversion afin de réduire la pression internationale, notamment celle des États-Unis d’Amérique, sur le régime de Kigali, considéré par l’ONU comme le parrain de cette rébellion. Ce mouvement rebelle poursuit des conquêtes territoriales dans l’Est de la République démocratique du Congo, tout en mettant en place une administration parallèle ne relevant pas des autorités de Kinshasa.
La ville d’Uvira, considérée comme stratégique dans le dispositif sécuritaire du gouvernement congolais au Sud-Kivu, était passée sous le contrôle de l’AFC/M23, renforçant ainsi l’influence et la mainmise de la rébellion dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il s’agit d’un verrou essentiel, susceptible d’ouvrir la voie à l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda, vers l’espace du Grand Katanga, considéré comme le poumon économique du pays.
La détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a coïncidé avec l’entérinement des accords de Washington, signés entre Kinshasa et Kigali sous les auspices des États-Unis d’Amérique. Alors que ces accords étaient censés consolider le cessez-le-feu souhaité par les médiateurs et plusieurs partenaires des deux pays, la situation s’est, au contraire, aggravée, marquée par des accusations mutuelles entre les deux États quant à la responsabilité de la crise sécuritaire actuelle.
Clément MUAMBA