Les fêtes de nativité et du nouvel an approchent et de nombreux ménages se préparent pour célébrer avec faste ces deux journées. Mais les préparatifs de plusieurs ménages font face à la hausse du prix des denrées alimentaires sur le marché. C’est le cas à Walikale, le territoire le plus vaste et le plus enclavé du Nord-Kivu.
Le prix du riz, des haricots ou encore de la farine de manioc, du kilogramme de viande ou du poisson frais a galopé à quelques jours des fêtes de noël et du nouvel an compliquant les calculs de familles entières.
La mesure de riz qui coûtait 2.500 FC tout le mois de novembre, se négocie aujourd'hui à 3.500 FC, même chose pour le haricot. La farine de manioc a gardé le même prix, 2000 FC, mais avec une réduction de la quantité. Trois gobelets de farine de manioc contre 6 en novembre dernier. Le kilogramme de viande de bœuf est passé de 24.000 à 26.000 FC, pendant qu'un tas de poisson frais a gardé le même prix de 10.000 FC mais avec une réduction de quantité, 5 poissons au lieu de 8 comme en novembre dernier.
Avec la conjoncture économique actuelle, cette hausse de prix sur le marché impacte négativement le panier de la ménagère. Les budgets familiaux sont ainsi durement affectés, témoignent certains parents rencontrés au marché central de Walikale.
"Nous ne savons pas quoi faire. Les calculs sont perturbés par la hausse de prix de denrées alimentaires. Il sera difficile d'engager des dépenses pour les deux fêtes. Les enfants vont se contenter de ce qu'ils vont voir", se console Marceline Zahabu, une mère de 6 enfants venue chercher à manger pour sa famille.
Les vendeurs avancent différents motifs qui justifient cette hausse de prix des denrées alimentaires. Pour les vendeurs de farine de manioc, c'est la saison pluvieuse qui est à la base car la farine devient rare faute de soleil pour sécher le manioc.
"Nous sommes en pleine phase de récolte. Mais comment sécher le manioc pendant qu'il pleut chaque jour ? C'est ainsi que les petits stocks de farine deviennent chers car il y a carence sur le terrain", explique Sifa Mahamba, productrice et vendeuse de farine de manioc au marché central de Walikale.
Mais pour les vendeuses de riz et des haricots, c'est l'état des routes et l'instabilité sécuritaire dans les zones de production qui posent problème. Pour le riz par exemple, les vendeuses s'approvisionnent à Kisangani et Lubutu, mais des stocks sont bloqués en cours de route suite à l'état piteux de la route Makana-Mengwe. Même situation pour les haricots qui proviennent du territoire de Masisi.
La situation sécuritaire caractérisée par des affrontements entre les rebelles de l'AFC/M23 et les wazalendo a provoqué des déplacements des agriculteurs affectant ainsi la production pour cette saison culturale.
Suite à l'instabilité de la situation économique des ménages, les consommateurs appellent le service de l'économie nationale dans le territoire de Walikale à veiller sur le respect de structure de prix.