Kananga : La justice militaire ouvre l'enquête sur des présumés massacres et viols dans la localité Mulombodi pendant les violences armées en 2016

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Le barreau des avocats du Kasaï Central, par la bouche de son bâtonnier Me Dominique Kambala salue le début des enquêtes par la justice militaire dans ce qu'il appelle « massacres et viols massifs des femmes » dans la localité Mulombodi, au quartier Plateau près de l'aéroport de Kananga.

Les faits se seraient déroulés le 22 septembre 2016 à la suite de l'attaque de l'aéroport de Kananga par les miliciens Kamuina Nsapu. Des officiers de l’armée sont pointés du doigt.

« C'est un signal fort dans la lutte contre l'impunité des crimes graves commis dans le Kasai », a déclaré Me Dominique Kambala suite à l'arrivée à Kananga d'une mission d'enquête diligentée par l'Auditorat général des FARDC et conduite par le premier avocat général, le Général Laurent Mutata depuis le dimanche 15 septembre 2019.

Le 27 juin 2019, un collectif d'avocats du bureau des consultations gratuites du barreau du Kasaï Central avait saisi par plainte et pour le compte des victimes l'auditeur général des FARDC.

« L'ouverture du dossier judiciaire dans cette grave affaire a débuté avec les auditions des victimes assistées par les avocats du collectif chargé de la défense de leurs intérêts ce mercredi 18 septembre sur le site de Mulombondi », a ajouté le bâtonnier Kambala qui plaide en faveur de l'octroi des moyens conséquents à la justice militaire pour qu'elle travaille dans les meilleures conditions.

La plainte vise trois officiers des FARDC dont un général et deux colonels accusés d'avoir conduit une répression contre les habitants de la localité Mulombodi le 22 septembre 2016 lors de l'attaque de l'aéroport de Kananga par les miliciens Kamuina Nsapu. Au cours de cette répression, indique la plainte, plusieurs personnes ont été tuées et des centaines de femmes voilées.

Dans un autre procès, la cour militaire de l'ex province du Kasaï Occidental juge une vingtaine de personnes dont un colonel de l'armée et deux officiers de la direction générale de migration (DGM) pour leur implication présumée dans le meurtre de deux experts de l'Onu. Suspendu le 9 septembre 2019 à la suite de la grève des avocats,  ce procès a repris lundi dernier avec l'identification des prévenus. La prochaine audience est prévue ce vendredi 20 septembre.

Sosthène Kambidi