Entre la visite de Tianshan Wool Tex et celle de l’usine textile Saurer, les professionnels des médias invités par le programme The Silk Road Economic Belt Joint Construction Countries ont participé, le 10 septembre deenier à l’hôtel Kunlun d’Urumqi, à un échange académique avec le professeur Zheng Liang.
Le thème du jour était « Cognitive War or Journalistic Practice – Information Manipulation on Xinjiang Issues by Some Countries » (guerre cognitive ou pratique journalistique : manipulation de l’information sur le Xinjiang par certains pays).
Le sujet, hautement sensible, portait sur la minorité ouïghoure, au cœur d’une guerre médiatique mondiale. Pour le professeur Zheng Liang, les récits occidentaux sur la situation des Ouïghours relèvent moins du journalisme que de la propagande organisée.
D’entrée de jeu, le chercheur a planté le décor selon lequel toutes les communications des médias occidentaux sur la question ouïghoure relèvent de la propagande.
A l’en croire, de nombreux conflits régionaux dans le monde sont créés dans la stratégie de fausse information, ensuite fabriquer une indignation, et provoquer un soulèvement contre l’autorité en place.
Le professeur a cité plusieurs think tanks qu’il qualifie de « centres de production et de diffusion de fausses données ». Premier exemple : le rapport largement relayé en 2019 évoquant 80 000 Ouïghours soumis à des travaux forcés.
« Malgré toutes les preuves contraires, la campagne de dénigrement s’est poursuivie. Une femme ouïghoure, mise en avant par plusieurs médias américains comme “rescapée d’un camp”, avait pourtant déclaré en 2018 qu’il n’y avait aucun problème entre minorités. L’année suivante, son récit s’inverse complètement », a-t-il noté.
Et d’ajouter :
« Un passeport présenté par les États-Unis comme celui d’un “emprisonné” portait un visa d’entrée délivré le même jour que sa prétendue détention ».
Zheng Liang a aussi évoqué des photos falsifiées issues de banques d’images et des faux comptes créés pour discréditer les journalistes qui contredisent la version dominante.
Même certaines grandes ONG, comme Human Rights Watch, auraient selon lui relayé des informations inexactes.
« Des journalistes et experts qui ont tenté de rétablir les faits ont été réduits au silence », déplore-t-il.
Ce qui ne se dit pas
Derrière cette campagne, le chercheur voit une volonté claire, celle de renforcer les positions des séparatistes ouïghours. Pour Pékin, ces groupes sont considérés comme terroristes, plusieurs d’entre eux ayant prêté allégeance à Daesh.
En 2020, Washington a retiré les séparatistes ouïghours de sa propre liste d’organisations terroristes, un geste interprété par Pékin comme un signal d’encouragement.
Le professeur cite également l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qu’il accuse d’avoir accrédité la thèse d’un « génocide des Ouïghours » sans jamais en apporter la moindre preuve.
« Pompeo a parlé de “faux villages” et de “camps de rééducation”, mais aucune image ni aucun document crédible n’ont jamais été présentés », a insisté Zheng Liang.
Le professeur chinois met en garde cette stratégie d’instrumentalisation qui pourrait se reproduire ailleurs, notamment en Ukraine, où la guerre de l’information bat son plein.
« L’objectif, dit-il, est de créer des divisions internes sous couvert de défense des droits humains ».
Autre contradiction pointée, les États-Unis, tout en affichant leur “solidarité” avec les Ouïghours, ne facilitent pas leur entrée sur le territoire américain.
« Ils les utilisent comme argument politique, mais refusent de les accueillir », a souligné le chercheur.
Xinjiang, entre intégration et développement
Loin des récits de persécution, le gouvernement chinois revendique un modèle d’intégration économique et sociale au Xinjiang. Les autorités assurent que la région connaît aujourd’hui une croissance soutenue, avec des investissements massifs dans les infrastructures, l’éducation et l’emploi.
Pour Zheng Liang, cela reflète la volonté de Pékin de garantir de meilleures conditions de vie à toutes les minorités, ouïghoure comprise.
« Ce que la propagande occidentale ne dit pas, c’est que la communauté ouïghoure participe pleinement à la vie économique du Xinjiang », insiste-t-il.
Le développement de la province, aujourd’hui largement visible à Urumqi, Kashi et Yining, témoigne selon lui d’un modèle chinois de coexistence et de progrès collectif.