RDC : Joseph Kabila et le mouvement politique « Sauvons la RDC » exigent le retrait de toutes les troupes étrangères et des mercenaires du territoire national

Photo ACTUALITE.CD.

Les travaux de deux jours du conclave des Forces Politiques et Sociales de la RDC réunies sous la Présidence de Joseph Kabila Kabange se sont clôturés ce mercredi 15 octobre 2025 à Nairobi, au Kenya. Les participants ont procédé à l'analyse de la situation générale du pays et évalué la nécessité de se rassembler pour conjuguer leurs efforts dans le cadre de la résolution de la crise multiforme qui secoue la République démocratique du Congo.

Dans la déclaration finale annonçant la création d'un nouveau mouvement politique « Sauvons la République Démocratique du Congo », ils ont dénoncé l'aggravation de la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC. Sans toutefois citer le Rwanda considéré comme pays agresseur par Kinshasa et l'ONU, ce mouvement politique a exigé le retrait de toutes les troupes étrangères et des mercenaires du territoire national.

Les forces politiques et sociales disent « Constater, avec gravité, la détérioration continue de la situation sécuritaire dans l'Est du pays et ce, en dépit de la tenue des négociations directes à Doha au Qatar entre le gouvernement congolais et le mouvement AFC/ M23; lesquelles négociations ont conduit à la signature, le 27 juillet dernier, de la déclaration de principes assortie de plusieurs engagements dont la cessation des hostilités entre parties au conflit ainsi que le mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu en RDC, signé le 14 Octobre 2025 ».

Elles « dénoncent, avec fermeté, la dégradation de la situation sécuritaire dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu sous administration militaire dans le cadre de l'état de siège ; Expriment leur solidarité et réaffirment leur proximité patriotique à l'endroit de tous les compatriotes victimes des violences de tous ordres dans la partie Est de notre pays, dans le Kwango, dans le Kwilu, dans le Mai-Ndombe, ainsi que dans les centres urbains de Kinshasa et du Haut Katanga ».

Pour ces acteurs politiques désormais derrière Joseph Kabila, la crise de légitimité, la désarticulation des institutions par le régime de Félix Tshisekedi est à la base de la détérioration continue de la situation sécuritaire dans l'Est mais aussi son ambition de vouloir changer la constitution.

« Cette crise s'est aggravée, par la guerre et la violence qui sévissent dans la partie Est et Ouest du pays et plus particulièrement aussi, avec la forfaiture électorale de 2023 qui a donné lieu à un rétrécissement de l'espace politique, à une marche rétrograde quant aux acquis démocratiques ainsi qu'à la désarticulation des équilibres institutionnels et sécuritaires chèrement obtenus. En outre, la volonté du pouvoir d'engager la révision de la constitution, dans un tel contexte, fragilise davantage la cohésion nationale, déjà mise à mal par l'absence d'une culture de dialogue et la prolifération d'anti valeurs tels que le tribalisme et l'antagonisme communautaire », souligne la déclaration finale.

Devant la communauté congolaise vivant à Bruxelles, Félix Tshisekedi a rejeté samedi l’idée d’un dialogue incluant des représentants liés à « l’agression » que subit son pays, affirmant qu’il n’acceptera jamais de négociations avec des « émissaires des agresseurs ». Le chef de l’État a dénoncé les manipulations autour de l’appel au dialogue tout en demandant aux opposants pro dialogue de condamner d'abord l'agression rwandaise dont la République Démocratique du Congo est victime.

« Cette manipulation est aussi à l’intérieur du pays. Tous ceux qui parlent de dialogue et qui présentent à leur manière les choses, en disant que nous ne voulons pas du dialogue. Oui, nous ne voulons pas de ce dialogue-là. On veut d’un dialogue entre Congolais qui sont tous contre cette agression », a déclaré Félix Tshisekedi.

Et d'ajouter :

« La seule chose que je demande à ces gens, c’est d’abord de nommer l’agresseur clairement, de le condamner. C’est à partir de là qu’on peut dire que ce sont des patriotes. On ne fait pas le dialogue avec les émissaires des agresseurs. Quand ils arrivent à la table de discussion, ils ne parlent que des intérêts des agresseurs. Je n’arrive plus en tous cas, à moins qu’on me dégomme, on me tue, mais tant que je serai vivant, ça n’arrive pas ».

Cette position de Félix Tshisekedi intervient alors qu'on attend de lui la prise des décisions pour la convocation du dialogue national près de deux mois après la publication de la feuille de route par les confessions religieuses.

Clément MUAMBA