Nord-Kivu/Education : les inspecteurs impayés menacent de boycotter la correction des épreuves du TENASOSP

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Illustration/Photo ACTUALITE.CD

À quelques heures du lancement du TENASOSP (Test national de sélection et d’orientation scolaire et professionnelle) prévu les 17 et 18 juillet, les inspecteurs et enseignants du Nord-Kivu montent au créneau. Regroupés au sein du SYNIECO (Syndicat national des inspecteurs du Congo) pour la province éducationnelle Nord-Kivu 2, ils menacent de boycotter la correction de cette épreuve nationale, dénonçant le non-paiement de leurs frais de prestation depuis plusieurs sessions.

Lors d’une séance évaluative tenue le week-end dernier à Butembo, le SYNIECO a lancé un ultimatum au gouvernement congolais, l’accusant de n’avoir jamais versé la moitié des frais dus pour la session préliminaire de l’Examen d’État, ainsi que l’Examen national de fin d’études primaires (ENAFEP) 2025.

Le syndicat réclame également l’amélioration des conditions sociales de ses membres, notamment la prise en compte de la prime d’itinérance et la revalorisation du salaire mensuel. Une nouvelle rencontre d’évaluation de leurs revendications est prévue le lundi 21 juillet prochain.

« Considérant qu'en 2025, la situation sécuritaire est plus préoccupante et suivant les instructions du président de la République lors de la 35e réunion du conseil, le vice-ministre a tenu à rassurer les parents d'élèves quant à la prise en charge effective des frais liés à ces évaluations certificatives dans les zones concernées pour préserver le droit à l'éducation et à l'évaluation équitable pour les 718 558 candidats finalistes concernés.

Nous déplorons le non-paiement de la moitié des frais liés à nos prestations pendant les épreuves certificatives nationales. Si le gouvernement ne réagit pas rapidement, nous nous verrons contraints de boycotter la correction du TENASOSP », menacent les inspecteurs dans leur déclaration lue par Samuel Kombi, secrétaire du SYNIECO Nord-Kivu 2.

Dans la province éducationnelle voisine du Nord-Kivu 1, la situation est similaire. La Force syndicale nationale des enseignants du Nord-Kivu (FOSYNAT) tire également la sonnette d’alarme. Innocent Bahala Shamavu, président provincial de la FOSYNAT, déplore que les enseignants ayant travaillé lors des évaluations hors session de l’Examen d’État et de l’ENAFEP 2025 soient restés sans rémunération. Il demande au gouvernement de s’acquitter de cette dette avant le début du TENASOSP et de la session ordinaire de l’Examen d’État prévue plus tard ce mois.

« Nous venons de terminer la hors session de l'examen d'État ici au Nord-Kivu.  Le Gouvernement avait promis aux parents qu'il allait prendre en charge tous les intervenants au niveau de la hors session de l'examen d'État au niveau de l'ENAFEP, TENASOSP mais aussi la session ordinaire. Cependant, jusqu'à aujourd'hui, tous ceux qui ont travaillé n'ont pas reçu même 100 francs.

Le Gouvernement doit payer tout l'argent des intervenants, comme promis. Tout ce qui sera comme dérapage, tout ce qui sera comme problème qui va survenir pour des sessions à venir  j’insiste, le TENASOSP et aussi la session ordinaire c'est le Gouvernement congolais qui sera tenu pour responsable Si rien n’est fait, nous ne participerons pas à ces examens. Il n’est plus question de sacrifier nos efforts sans contrepartie », a-t-il prévenu.

Interrogé à ce sujet, le directeur de la province éducationnelle du Nord-Kivu, Luc Gbaweza, appelle à la patience. Il affirme que le processus de paiement est en cours via les canaux bancaires et promet que les primes seront versées incessamment.

Pour rappel, face à la crise sécuritaire qui secoue l’Est du pays, notamment les provinces du Nord et du Sud-Kivu, Kinshasa avait annoncé en mai dernier la prise en charge intégrale de tous les frais liés à l’organisation matérielle des examens nationaux du primaire et du secondaire, y compris le TENASOSP. Mais sur le terrain, cette promesse semble peiner à se concrétiser.

Josué Mutanava, à Goma