La capitale congolaise, Kinshasa, surnommée à juste titre la capitale de la Rumba, s'apprête à accueillir un événement musical de grande envergure : la toute première édition du Festival "Kimia" (Paix en lingala). Annoncé pour les 20 et 21 juin prochains, ce rendez-vous de deux jours, organisé par le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, célèbre la paix, la résistance culturelle et l’unité panafricain ; mettant en lumière des artistes engagés venus de toutes les régions du pays et d’au-delà.
Le festival "Kimia", du mot lingala signifiant « paix », s’annonce comme une ode à la cohésion sociale à travers les rythmes métissés, entre le reggae et les musiques engagées.
Lors d'une conférence de presse, Charly Mabilama, chargé de communication de la Délégation Wallonie-Bruxelles à Kinshasa, a souligné l'importance de cette initiative.
« Pendant ces deux jours, Kinshasa va vivre la fête de la musique et de résistance. Ce festival Kimia vise à faire résonner la paix au cœur de la ville à travers une programmation reggae portée par des artistes engagés, de grands talents venus de partout ; Belgique, Kinshasa, de Matadi, Goma, etc. », a-t-il déclaré.
Une programmation panafricaine et interculturelle
L’ouverture du festival sera marquée par les prestations des groupes de jeunes artistes talentueux, capables de maîtriser plusieurs instruments. Parmi eux, le groupe Owele de Matadi, ville portuaire de la province du Kongo Central, et Ntemo wa Nsilulu de Kinshasa, qui portent fièrement les valeurs culturelles Kongo. Ces formations se distinguent par leur capacité à véhiculer les valeurs culturelles purement "Kongo" et s’inscrivent dans une esthétique « tradi-moderne », fusionnant habilement traditions locales, avec des influences contemporaines comme la Rumba, le Zouk et le Jazz.
Pour Cécile Djunga, Directrice générale du Centre Wallonie-Bruxelles, le choix de ces artistes est hautement symbolique.
« Le groupe Owele incarne une jeunesse créative, avec une ouverture sur le monde tout en restant fidèle à ses racines », a-t-elle souligné.
Et de préciser l’orientation musicale du festival : « Ce festival met, entre autres, en honneur le reggae, un genre musical qui résonne avec leur engagement et leur identité artistique ».
Quant à Ntemo wa Nsilulu, collectif panafricain de Kinshasa né des auditions au Centre culturel Wallonie-Bruxelles, il se se distingue par son reggae porteur de messages pour la défense des droits humains, la préservation des cultures africaines et la valorisation des traditions ancestrales. « À travers leur musique reggae Kongo, ils portent un message de justice, d’égalité et de fraternité au-delà des frontières », a renchéri Cécile Djunga.
Une scène inclusive et internationale
Le programme du festival promet une diversité artistique notable. Pour le dernier jour, Il mettra en avant la "Chorale des enfants de Wallonie-Bruxelles", née du programme des colonies de vacances 2024. Ces jeunes de 8 à 18 ans feront entendre leurs voix pour la paix, dans un élan d’espoir porté par les nouvelles générations.
Le festival prendra également une dimension internationale avec la participation de Joy Slam, une poétesse, slameuse et artiste belge aux origines burundaises et italiennes, reconnue pour avoir électrisé des scènes depuis plus d'une décennie. Elle partagera l'affiche avec des talents locaux tels que DJ Wendy et la chanteuse Lassa Plamedie de Kinshasa.
Parmi les têtes d’affiche, figure également JKM Rambo, l’étoile montante du Rap swahili et du Reggae dans la région des Grands Lacs, fondateur du collectif Rambo Music. Originaire de Goma, ce musicien engagé fait de sa musique un outil de transformation sociale, fusionnant rythmes traditionnels, reggae et culture urbaine.
Enfin, Sina de Kinshasa, surnommé "Muana Kongo", est également programmé. Son travail incarne une quête d'identité profonde à travers une musique engagée et enracinée dans la culture Kongo, cherchant à construire un monde d'amour et de paix tout en sensibilisant aux défis sociétaux.
En marge des performances artistiques, la directrice générale, Cécile Djunga, a annoncé la mise en place d'ateliers de renforcement des capacités destinés aux artistes et aux journalistes culturels, soulignant l'engagement du Centre Wallonie-Bruxelles Kinshasa envers le développement professionnel des acteurs culturels locaux.
Le Festival "Kimia" s’inscrit ainsi dans une double dynamique : artistique et citoyenne, locale et internationale. Cette toute première édition s’annonce comme un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui croient au pouvoir unificateur de la musique et à son rôle dans la promotion de la paix et de la résistance culturelle.
James Mutuba