RDC : des opposants appellent la communauté internationale à prendre des sanctions contre les officiels congolais pour musellement de l'opposition

Militaires et policiers déployés pour réprimer la marche de l'opposition à Kinshasa
Militaires et policiers déployés pour réprimer la marche de l'opposition à Kinshasa

Une dizaine d'opposants, dont Moïse Katumbi, Zoé Kabila et Richard Muyej, ont signé une lettre ouverte adressée à la communauté internationale et aux organisations de la société civile pour déplorer des actes arbitraires dont ils sont victimes, lesquels bafouent leurs droits fondamentaux. Ils appellent l'ONU, l'UA, l'UE à condamner ces actes et à prendre des sanctions contre les officiels Congolais.

Ils accusent Kinshasa de les empêcher de porter leur voix à l'international, après son refus de renouveler les passeports de plusieurs opposants de Ensemble pour la République, dont Moïse Katumbi et Olivier Kamitatu, décriant une tentative de museler l'opposition.

«Le gouvernement congolais refuse de renouveler les passeports de plusieurs personnalités de l'opposition, dont nous faisons partie. Cette décision n'a aucune base légale. Elle vise à nous empêcher de circuler librement et de porter nos voix sur la scène internationale. C'est une tentative claire de museler l'opposition, de briser notre résistance, et de réduire au silence ceux qui dénoncent les abus du pouvoir, caractérisés notamment par la violation systématique des prescrits de notre Constitution. Cette manœuvre n'est pas un simple problème administratif; c'est une attaque ciblée contre nos libertés, un acte de répression politique qui ne peut être toléré», écrivent-ils.

Et d'ajouter :

«Nous demandons à la Communauté internationale de faire pression pour la levée immédiate des restrictions sur le renouvellement de nos passeports, conformément aux traités internationaux et, à défaut d'exécution, de prendre des sanctions contre les officiels congolais responsables de cette persécution».

À l'unisson, ces opposants lèvent le ton contre les restrictions des droits et libertés fondamentales ainsi que la liberté de circulation, toutes garanties par la constitution du 18 février 2006, dénonçant la transformation de leurs passeports «en outils de contrôle».

«La Déclaration universelle des droits de l'homme, dans son article 13, stipule que toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays». La Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, dans son article 12, réaffirme ce droit. En nous privant de passeports, le gouvernement congolais viole ces textes et renie les valeurs de dignité et de liberté qu'il prétend défendre», ont-ils renchéri, appelant à une autre gouvernance face à un régime qui, selon eux, «craint la vérité ».

Dans une correspondance adressée au VPM de l'intérieur, l'avocat de Moïse Katumbi, Mike Mukebayi, Oliver Kamitatu, a saisi l'autorité pour lui signifier le temps qu'a pris le renouvellement des passeports de ces clients, fustigeant une forme de discrimination.

Samyr LUKOMBO