Consultations politiques : après son passage, le député Gratien Iracan appelle ses collègues de l’opposition à un dépassement de soi pour “sauver le pays de ses crises multiformes”

Photo d'illustration
Député national Gratien Iracan

Le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan appelle ses collègues de l’opposition à un dépassement de soi pour sauver d’abord le pays de ses crises multiformes. Pour lui, en ce moment où la RDC fait face à une crise sécuritaire sans précédent, il est important que l’opposition joue son rôle de contrepoids du pouvoir.

« Notre pays fait face à une crise sécuritaire, humanitaire et sociale sans précédent. Plus de 7 millions de déplacés internes, des territoires et villes entières sont sous l’occupation rwandaise sous couvert de l’AFC-M23. Il est important ne serait-ce que pour ça, que nous opposition, puissions jouer notre rôle, de contrepoids du pouvoir en proposition au régime, les pistes de solution », explique le Gratien de Saint-Nicolas Iracan dans une interview à Actualite.cd.

Pour l’élu de Bunia ville, l’objectif est de sauvegarder l’intégrité du territoire national et restaurer la paix au pays. « Il est de moment où quand le pays, notre dénominateur commun, fait face à des menaces existentielles, il faut tout faire pour le sortir du gouffre. Tout le reste, on verra plus tard ».

Tuez le mythe de "personnalité"

L’élu de l’opposition considère comme « exagérer », l’importance que l’on accorde à certaines personnalités politiques. Il voit d’un mauvais œil que les personnalités comme Katumbi, Fayulu, Sesanga aient refusé de se rendre aux consultations organisées par le conseiller spécial du chef de l’État, Désiré-Cachmir Kolongele. 

« Parfois, on accorde beaucoup d’importance pour rien à certaines personnalités qui n’ont,  en réalité, aucun souci pour ce pays. Je ne comprends pas pour quelle raison des personnalités comme Katumbi, Fayulu et Sesanga ont refusé de répondre à l’invitation du président de la République via son émissaire chargé d’organiser les consultations. Il était simple : ils y vont et disent à ce dernier ce qu’ils attendent du pouvoir et leurs pistes de solutions pour sortir le pays du chaos actuel. Moi, en tant qu’élu et digne représentant du peuple, je l’ai fait », a-t-il dit. 

Il explique « que ce pays a un président légitime, peu importe les conditions dans lesquelles il a été élu. C’est lui qui a la signature. Il faut, poursuit-il, lui donner des pistes pour sortir le pays de sa crise multiforme ». 

Sa participation aux consultations nationales

L’élu de Bunia a participé aux consultations nationales comme personnalité politique de l’opposition.

« Bien qu’élu sur la liste du parti politique Ensemble pour la République, j’ai participé aux consultations comme personnalité politique de l’opposition. À ce titre, j’exprimé mon point de vue en tant que tel pour obtenir le soulagement des misères de ma population. Je suis partisan d’une politique où l’opposition doit jouer son rôle. Elle doit participer à rendre la gestion de la chose publique plus juste par ses propositions, ses critiques constructives. Pour moi, ce qui compte, c’est le pays », explique-t-il.

Son exclusion du parti Ensemble

Gratien Iracan estime qu'à l'heure où le pays est occupé par des forces étrangères, il est nécessaire d'afficher une certaine attitude "proportionnelle" et "cohérente", justifiant une fois de plus sa présence lors des consultations politiques. « Pendant ce temps, beaucoup de gens de ce parti affichent une attitude toute autre », dit-il. « Ils n’ont ni l’amour pour leur parti, ni pour le président Moïse moins encore moins pour le pays. Cette exclusion, je l’attendais il y a longtemps, je les y ai poussé, aujourd’hui, c’est chose faite. Je suis très content. J’ai une grande ambition pour ce pays. Il était difficile que j’y arrive en étant à Ensemble. Je suis l’homme le plus heureux. Je suis vraiment soulagé », a-t-il ajouté.

Berith Yakitenge