À l'ouverture du segment de haut niveau de la 58e session du Conseil des Droits de l'homme de l'ONU à Genève en Suisse, la première ministre Judith Suminwa a, au nom du Président Félix Tshisekedi, abordé la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC à la suite des offensives de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda. La Cheffe du gouvernement a condamné l’agression rwandaise et les exactions commises par les rebelles de M23/AFC. Elle a promis le soutien de son gouvernement aux enquêtes indépendantes des Nations-Unies tout en rassurant de faciliter le travail de la Commission d’enquête pour documenter les violations des droits humains et du droit international humanitaire dans l’Est de la RDC.
"Le gouvernement de la République Démocratique du Congo s'engage à contribuer à la mise en œuvre de cette résolution adoptée le 7 février dernier notamment en facilitant le travail de la commission d'enquête indépendante qui sera mise en place sur pied pour documenter les violences des droits de l'homme et du droit international humanitaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu", a déclaré la première ministre Judith Suminwa.
Judith Suminwa a salué les récentes décisions prises par l'ONU mais aussi au niveau de l'Union Africaine dans l'objectif d'appuyer les efforts pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC.
"C'est dans ce même élan que nous voulons saluer l'adoption à l'unanimité de la résolution du Conseil de Sécurité du 21 février 2025 enjoignant clairement le Rwanda de quitter le territoire congolais et de cesser tout soutien au mouvement terroriste du M23. Il en est de même de la résolution adoptée le 13 février 2025 par le parlement européen qui a mis en lumière l'exploitation illégale des ressources naturelles par le Rwanda. Nous voulons saluer également la résolution prise par le conseil de Paix et Sécurité de l'Union Africaine et espérons des mesures coercitives pour la mise en œuvre de toutes ces recommandations en faveur de la paix", a indiqué la première ministre Judith Suminwa.
Selon elle, la résolution du Conseil des droits de l’homme des Nations unies du 7 février dernier est comme une réponse aux agressions répétées de Kigali.
"Je voudrais exprimer la gratitude de la République Démocratique du Congo à cette Assemblée au regard de la diligence avec laquelle vous avez rapidement accédé à notre demande d'une session spéciale et à l'adoption à l'unanimité de la résolution le 7 février 2025 ouvrant la voie à la mise en place de la mission d'établissement des faits et de la commission d'enquête indépendante. Ceux-ci augurent un espoir pour des millions de congolais qui sont encore aujourd'hui victimes des agressions répétées du Rwanda", s'est-elle réjouie.
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté, ce vendredi 7 février, par consensus, une résolution ordonnant la création d’une mission d’établissement des faits et d’une commission d’enquête indépendante sur les graves violations des droits de l’homme commises dans l’est de la République démocratique du Congo.
Cette décision, prise à l'issue de la 37ᵉ session extraordinaire du Conseil, fait suite à l’escalade des violences dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. La résolution exige que le Mouvement du 23 mars (M23) mette fin immédiatement à toutes ses actions hostiles et se retire des zones qu’il occupe actuellement. Elle appelle également la Force de défense rwandaise à cesser tout soutien au M23 et à se retirer « instamment » du territoire congolais.
Le Conseil a demandé au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme de mettre en place sans délai une mission d’établissement des faits, qui devra produire un rapport sur les événements survenus entre janvier 2022 et la date de présentation de son rapport complet. En complément, une commission d’enquête indépendante, composée de trois experts en droit international des droits de l’homme et en droit humanitaire, sera constituée pour poursuivre les travaux de cette mission.
Dans sa résolution, le Conseil a fermement condamné les violations persistantes des droits de l’homme et du droit international humanitaire, notamment les violences sexuelles et basées sur le genre, les exécutions sommaires, les enlèvements, les disparitions forcées, ainsi que les attaques ciblées contre les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les soldats de la paix, et les civils, en particulier dans les camps de déplacés, les hôpitaux et les écoles.
Clément MUAMBA