Le Cadastre Minier a tenu ce jeudi 7 août son premier café de presse de l'année, au cours de laquelle il a vanté les innovations qu'il a apportées au premier semestre de l'an 2025, tout en mettant un accent particulier sur la conclusion de l'assainissement du fichier cadastral minier, entamé en 2023, qui a permis la reprise d'un territoire minier d'une superficie de 31 648 kilomètres carré, soit une étendue de terre dépassant la Belgique.
Cette opération, qui a consisté notamment à la radiation de 594 droits miniers expirés dans les zones désignées comme rouges, avait pour vision de rentabiliser davantage les ressources minières en faveur des Congolais.
« On a commencé par la radiation des droits miniers expirés. Tous les droits qui sont arrivés à expiration ont été sortis de notre fichier cadastral. Ça faisait 594 droits miniers de carré. Ces permis retirés, ce sont toutes ces zones rouges. La vision était de rentabiliser davantage les ressources minières pour le bien-être de la population congolaise », a déclaré Popaul Mabolia, directeur général du Cadastre Minier.
En présence du président du conseil d'administration Crispin Mbidule et du directeur général adjoint Jacques Muyumba, Popaul Mabolia a expliqué que dans le cadre dudit assainissement, les droits miniers ont été évalués en statut de force majeure prolongé, affirmant que le fichier cadastral comportait des cas de force majeure qui ne devraient pas exister.
« Vous ne pouvez pas me dire qu'il y a la guerre au Kongo central, pour dire que vous êtes en cas de force majeure. C'était déjà un problème de justifier pourquoi ces cas de force majeure. Donc c'était un nettoyage que nous avons fait », a-t-il soutenu, ajoutant que cette opération a permis la régularisation de 210 titres, soit 18709 carrés contraints de faire la recherche afin de continuer les activités.
Un manuel de procédure, une innovation
Devant la presse, expert miniers et étudiants, le directeur général a vanté l'innovation que son équipe a apportée à l'administration du CAMI, à savoir la mise sur pied d'un manuel de procédure, sans lequel il est impossible de cerner le fonctionnement de l'ensemble des agents, en vue de codifier les procédures de chacun.
« Un cabinet a été choisi pour nous aider à faire le manuel de procédure. C'est un élément important que nous sommes en train de mettre en place du fait que nous avons aussi des bureaux à l'intérieur du pays. Le but est de savoir que fait l'agent, quelles sont ses responsabilités et qu'est-ce qu'on attend de lui », a-t-il expliqué.
La mise à la retraite assurée grâce à un partenariat avec Rawsur
Alors que la mise à la retraite en bonne et due forme des agents dont des directeurs était quasiment difficile à cause notamment de la difficulté de payer leurs indemnités de sortie en raison d'une trésorerie faible, le directeur général du CAMI a révélé à l'assistance la stratégie à laquelle son équipe avait recouru pour rendre cette exigence légale possible. Il dit avoir contacté, de concert avec le syndicat, une compagnie d'assurances avec laquelle le CAMI a finalement externalisé cette activité.
« Un appel d'offre a été fait, et nous avons conclu un partenariat avec la Rawsur. Le syndicat a été impliqué, parce qu'il représentait la partie de tous les agents. Nous sommes enfin arrivés à externaliser cette activité, de telle sorte que nos agents aujourd'hui lorsqu'ils veulent aller en retraite, ils doivent plus payer des indemnités de sortie. Tout sera fait directement par la Rawsur», se félicite Popaul Mabolia.
L'immeuble ex Sabena acheté grâce aux activités d'assainissement
L'immeuble ex Sabena a été au cœur d'une polémique sur les réseaux sociaux, le DG ayant été pointé du doigt de l'avoir acquis à titre personnel. La vérité est que ce bâtiment situé le long du boulevard du 30 juin est désormais l'un des passifs du Cadastre Minier, acheté grâce aux activités d'assainissement avec l'augmentation du droit superficiel, « ça nous a donné un peu d'argent avec lequel nous avons acheté le bâtiment ex Sabena sur le boulevard, qui appartient aujourd'hui au Cadastre Minier. Et si vous y passez, vous verrez qu'il est en réfection», rassure-t-il.
Se vantant de l'unité des genres au sein du CAMI avec 47 femmes dans les postes de commandement, Popaul Mabolia dit avoir quintupler les droits superficiels, passant de 11 millions à leur arrivée ( 2023) à 26 millions dollars américains, rassurant un travail en étroite collaboration avec les agents de l'inspection générale des finances (IGF) qui valident toutes les dépenses. Dans ses perspectives, le CAMI attend faire un appel d’offres pour l’utilisation de drones dans le bornage des périmètres miniers ; le renforcement de la transparence et de la recevabilité ; la digitalisation des données cadastrales ; la Sécurisation des certificats miniers et autres.
Samyr LUKOMBO