À la demande de Kinshasa, le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra une réunion d’urgence lundi 27 janvier pour évaluer la dégradation de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo. En préparation de cette session, la ministre d’État et des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, multiplie les rencontres diplomatiques à New York pour mobiliser les membres du Conseil contre le soutien présumé du Rwanda au M23.
Au cours de ses échanges avec les représentants du Royaume-Uni, de la Russie, du Pakistan, des États-Unis et du Danemark, Thérèse Kayikwamba Wagner a insisté sur la nécessité pour chaque membre du Conseil de prendre ses responsabilités face à la crise. Elle a exigé des sanctions concrètes contre le Rwanda pour prévenir un risque d’embrasement régional, dénonçant l’inaction du Conseil malgré les preuves claires de la présence militaire rwandaise en RDC.
La ministre d’État a également rencontré le représentant de la Chine, Fu Cong, vendredi 24 janvier. Elle a exhorté Pékin, qualifié de partenaire économique le plus important de la RDC, à soutenir des mesures fermes contre Kigali. « La RDC ne se contentera plus de simples déclarations », a-t-elle affirmé, appelant la Chine à user de son influence au Conseil.
Un échange téléphonique avec Bineta Diop, envoyée spéciale de l’Union africaine pour les Femmes, la paix et la sécurité, s’est également tenu le même jour. La discussion a porté sur l’impasse du processus de Luanda et l’impact des violences sur les femmes. « Aucun champion du genre, comme le Rwanda, ne devrait échapper à ses responsabilités lorsqu’il soutient des violences qui déshumanisent les femmes », a déclaré Kayikwamba.
Plus tard dans la journée, la ministre d’État a rencontré Nicolas de Rivière, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité. Elle a rappelé que « le Conseil devra répondre devant l’histoire pour les conséquences désastreuses de la crise sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC ».
La session d’urgence du Conseil de sécurité se tiendra le 27 janvier 2025 à 10h dans la salle du Conseil à New York. Kinshasa espère obtenir un soutien massif pour des sanctions internationales contre le Rwanda et une prise en charge rapide de la crise sécuritaire et humanitaire au Nord-Kivu.