Offensive du M23 au Sud-Kivu: Delly Sesanga rappelle à toutes les parties qu'il y a plus de solution militaire à la crise congolaise

Delly Sesanga
Delly Sesanga, Président national du parti Envol

Delly Sesanga, s’est adressé, ce samedi 13 décembre, à des milliers de partisans et sympathisants d’Envol, son parti politique, à Malueka, dans la commune de Ngaliema, à Kinshasa. Au cours de ce meeting populaire, l’opposant congolais a vivement critiqué les récentes déclarations du président ougandais Yoweri Museveni, selon lesquelles la province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, aurait historiquement fait partie de l’Ouganda, alors même que des troupes ougandaises sont officiellement déployées sur le sol congolais.

Dans un contexte marqué par l’avancée rapide du M23 dans la province du Sud-Kivu, Delly Sesanga a rappelé au président Félix Tshisekedi qu’aucun pays étranger ne se battra pour la survie de la RDC. Selon lui, la priorité doit être le renforcement des Forces armées de la RDC (FARDC) et le développement du pays.

« Museveni est au Congo avec ses troupes et beaucoup de personnes n’en parlent pas. Aujourd’hui, il commence à dire qu’à une époque l’Ituri faisait partie de l’Ouganda. Est-ce que vous allez accepter cela ? Moi, je ne l’accepterai jamais. Nous disons ceci à Monsieur Tshisekedi : développons notre pays, renforçons notre armée et arrêtons d’espérer que les étrangers viendront nous sauver. Les Américains ne viendront jamais se battre à notre place. Ni le Qatar ni aucun autre pays ne viendra se battre pour les Congolais. Ce sont les Congolais eux-mêmes qui doivent se battre pour leur pays », a-t-il déclaré.

Abordant la question du deal “minerais contre sécurité” entre la RDC et les États-Unis, le président d’Envol a estimé que le gouvernement congolais n’avait pas été piégé, mais qu’il s’était plutôt engagé de lui-même dans une démarche hasardeuse.

« Arrêtons la distraction. Personne n’a piégé notre gouvernement. C’est le gouvernement qui est allé chercher Trump. Ils sont dans leur tâtonnement habituel », a-t-il martelé.

Delly Sesanga a également adressé un message à l’ensemble des Congolais, civils comme membres de groupes armés, affirmant qu’il n’existe plus de solution militaire à la crise que traverse le pays.

« Les jours sont comptés pour Tshisekedi et son gouvernement. Il ne leur reste que 1 192 jours avant la fin de leur pouvoir. Nous disons à tous les Congolais qui ont pris les armes, comme à ceux qui sont ici à Kinshasa : il n’y a plus de solution militaire à la crise en RDC », a-t-il lancé.

Cet appel de Delly Sesanga rejoint ainsi les positions défendues par une partie de la communauté internationale, qui plaide également pour une issue politique et diplomatique au conflit congolais.