Après l'annulation du sommet tripartite de Luanda, le Chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi, a une nouvelle fois réaffirmé la position de la RDC, opposée à toute tentative de négociation directe avec les rebelles du M23, soutenus par Kigali. Félix Tshisekedi a exprimé cette position lors de la 26ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue ce vendredi 20 décembre à la Cité de l’Union africaine.
Pour Félix Tshisekedi, l’introduction par le Rwanda d’un dialogue direct entre la RDC et le M23 comme préalable à la signature de l’accord de paix constitue une entrave majeure et délibérée aux efforts collectifs pour ramener la paix dans l'Est de la RDC.
"En proposant un tel préalable, le Rwanda a non seulement bloqué le processus en cours mais également démontré une volonté manifeste de saboter les efforts de paix, au mépris de ses engagements internationaux et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Face à cette situation, le Président de la République a tenu à réaffirmer la position de la RDC, axée sur les éléments suivants : le rejet catégorique de toute négociation directe avec le groupe terroriste M23, dont les actions criminelles ont causé d'immenses souffrances à notre peuple et sapé la souveraineté de notre nation ; l'engagement à poursuivre les efforts diplomatiques et sécuritaires pour instaurer une paix juste et durable dans l'Est de la RDC tout en restant engagé à défendre, jusqu'au sacrifice suprême, les principes de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale ; et l'appel solennel à la communauté internationale à tirer les conséquences de cet échec et à agir avec fermeté face à l'attitude du Rwanda, qui continue d'alimenter l'insécurité dans notre pays en violation des engagements pris", rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 20 décembre 2024.
Dans cet ordre, poursuit la source précitée, le Président de la République a engagé tous les membres du gouvernement à renforcer leurs actions sur le terrain, à intensifier la mobilisation des partenaires stratégiques et à garantir un soutien accru aux Forces Armées et aux populations affectées.
"Notre détermination reste intacte et la paix dans l'Est de notre pays n'est pas une option, mais un impératif moral, un droit inaliénable pour nos concitoyens", a-t-il conclu dans sa communication.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu demeure critique. Les rebelles du M23, soutenus par Kigali, poursuivent leurs offensives malgré l’accord de cessez-le-feu signé par les parties prenantes. Kinshasa, de son côté, refuse tout dialogue direct avec ces groupes armés, exacerbant l’impasse politique.
Alors que le processus de Luanda peine à produire les résultats escomptés, les États-Unis et d’autres partenaires internationaux exhortent les parties à intensifier leurs efforts pour éviter une escalade et saisir l’opportunité de paix qui s’offre à la région.
Clément Muamba