Cessez-le-feu dans l'Est de la RDC : la Monusco se dit prête à soutenir la surveillance du respect de la trêve

Bruno Lemarquis, Représentant Spécial adjoint du Secrétaire Générale, Coordonnateur résident et humanitaire
Bruno Lemarquis, Représentant Spécial adjoint du Secrétaire Générale, Coordonnateur résident et humanitaire

L'Angola, médiateur désigné par l'Union africaine, a annoncé un accord de cessez-le-feu entre la République Démocratique du Congo (RDC) et les différentes parties prenantes à la crise dans la partie Est du pays. Cet accord fait suite à la deuxième réunion ministérielle entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la RDC, organisée par le président angolais João Lourenço au palais présidentiel de Luanda.

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco) salue cette décision d’un cessez-le-feu entre les gouvernements de la République Démocratique du Congo et du Rwanda, qui entrera en vigueur le 4 août. La Mission exprime également sa disponibilité à soutenir le mécanisme de vérification ad hoc mandaté pour superviser le respect du cessez-le-feu, conformément à son mandat.

"Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Chef par intérim de la Monusco, Monsieur Bruno Lemarquis, exprime le soutien des Nations Unies à cet accord, qui pourrait favoriser une désescalade entre les deux pays et permettre le retour en toute sécurité et dignité des personnes déplacées dans leurs foyers. Les Nations Unies souhaitent féliciter le président angolais, son Excellence João Lourenço, pour ses efforts dans le cadre du processus de Luanda", a déclaré M. Lemarquis dans un communiqué rendu public mercredi 31 juillet 2024.

Il réitère l’engagement constant des Nations Unies à soutenir les efforts pour rétablir la paix, la sécurité et la stabilité en République Démocratique du Congo et appelle toutes les parties impliquées à travailler de manière constructive pour mettre fin à la violence et parvenir à une solution pacifique et durable aux conflits dans la région.

Kinshasa maintient son accusation contre Kigali de soutenir les rebelles du M23. Plusieurs rapports, y compris celui des experts des Nations Unies récemment publié, confirment la présence de troupes rwandaises au Nord-Kivu. Le rapport mentionne que le Rwanda a déployé entre 3 000 et 4 000 de ses soldats sur le territoire congolais aux côtés des rebelles du M23, un nombre bien plus élevé que celui des combattants du M23, selon le document. 

Ce dernier souligne également le rôle de l’Ouganda dans cette guerre. Le rapport affirme que des officiels ougandais ont permis le transit sans restriction des troupes du M23 et de l'armée rwandaise à travers l'Ouganda. Il indique également que des responsables du M23 ont été aperçus à plusieurs reprises cette année en Ouganda, ce que la partie ougandaise rejette catégoriquement.

Cependant, le gouvernement congolais n’a toujours pas pris de position claire contre l’Ouganda. Les autorités congolaises disent toujours enquêter pour prouver le rôle de Kampala dans la crise de l’Est.

Clément MUAMBA