À quelques jours de la fin de la trêve humanitaire au Nord-Kivu, de nouveaux combats ont opposé, dans la nuit de lundi à ce mardi 30 juillet, les rebelles du M23/RDF aux miliciens wazalendo au village Busukura, dans le groupement Mutanda (chefferie de Bwito), dans le territoire de Rutshuru. Selon des sources locales, ce sont les rebelles du M23 qui ont lancé l’attaque mais qui a été vite repoussée par les wazalendo.
« C’était aux environs de 22h locales lorsque les terroristes du M23-RDF-AFC ont attaqué les positions des wazalendo dans le groupement Mutanda, chefferie de Bwito. C’est plus précisément à Busukura, non loin du chef-lieu de la chefferie de Bwito. Par la grâce de Dieu, l'ennemi a été repoussé par les wazalendo. Le calme relatif est de retour. Les habitants reprennent leurs activités socio-économiques. Néanmoins, il y a toujours de l'inquiétude parce que ça peut barder n'importe quand », témoigne Chirac Mafula, président du parlement des jeunes de la chefferie de Bwito.
Il dénonce la violation par le M23 de la trêve humanitaire censée permettre aux déplacés de retourner dans leurs milieux respectifs et faciliter l’accès des humanitaires à ces déplacés. Selon lui, les habitants des zones non encore occupées par le M23 sont dans la peur car ils redoutent d’éventuelles attaques à tout moment.
«La trêve humanitaire n'est pas respectée par le M23. Il y a des inquiétudes au sein des habitants dans des zones non encore occupées par l'ennemi. Mais dans des zones occupées, on rapporte des cas de pillage systématique des biens de la population. C'est le cas de Mutanda et l'axe Kibirizi-Nyanzale. C'est pourquoi, nous appelons le gouvernement de la République et tous ses partenaires à multiplier des efforts pour appuyer les forces de sécurité afin qu’elles puissent pourchasser l'ennemi. L'idéal, c'est de libérer toutes les zones occupées et permettre le retour des déplacés. Ces derniers vivent dans une misère incommensurable.», ajoute M. Mafula.
D’autres combats ont opposé, la semaine dernière, les rebelles du M23 aux wazalendo dans la région de Kinyandonyi-Ngwenda, groupement Bukoma, dans la chefferie voisine de Bwisha, toujours dans le territoire de Rutshuru. La trêve humanitaire de deux semaines décrétée depuis le 5 juillet dernier a été prolongée de 15 jours supplémentaires à partir de vendredi 19 juillet 2024. Elle prend fin le 3 août à minuit. La mesure de prolongation a été prise d’un commun accord entre les autorités de Kinshasa (RDC) et de Kigali (Rwanda), sur proposition et approbation des États-Unis d’Amérique.
Jonathan Kombi, à Goma