RDC : le Gouvernement insiste auprès des USA et l’UE pour des sanctions plus fortes contre les dirigeants du Rwanda impliqués dans la campagne de déstabilisation dans l'Est

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Un soldat rwandais/Ph. D'illustration droit tiers

Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a pris note des sanctions infligées par les Etats-Unis d'Amérique et l'Union Européenne à quelques individus et entités impliqués dans l'insécurité et l'instabilité de sa partie Est du pays. Dans un communiqué rendu public samedi 27 juillet 2024,le gouvernement de la république salue la prise de ces sanctions ciblées qui s'inscrit dans une dynamique de lutte contre l'impunité des auteurs des crimes internationaux commis contre sa population et sur son territoire national tels que détaillés dans le dernier rapport du groupe d'Experts des Nations Unies.

"Le Gouvernement de la République souligne l'importance de sanctions ciblées supplémentaires contre les dirigeants du Rwanda impliqués dans la chaîne de commandement supervisant la campagne de déstabilisation dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Ces sanctions sont indispensables pour mettre un terme aux violations graves du droit international qui perdurent dans un contexte de tolérance internationale et d'impunité, et pour favoriser un environnement propice à des solutions durables dans les conflits récurrents de la région des Grands Lacs", dit le communiqué signé par le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya.

L’étau se resserre autour des dirigeants de l’AFC/M23 qui mènent la guerre dans l’Est de la RDC. L’Union Européenne a annoncé ce vendredi des sanctions contre Corneille Nangaa et son mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC). Selon l’Union Européenne, l’AFC est chargée d’apporter un soutien au groupe armé M23/ARC, qui maintient le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC, notamment en formant une alliance et en travaillant en étroite collaboration avec le M23/ARC. Ce mouvement est donc « responsable du maintien du conflit armé, de l’instabilité et de l’insécurité en RDC ».

Bien avant, les Etats-Unis ont ajouté jeudi 25 juillet Corneille Nangaa et son mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC) sur la liste des sanctions. Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor américain considère l’AFC comme une coalition de groupes rebelles qui cherche à renverser le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et qui est à l’origine d’instabilité politique, de conflits violents et de déplacements de civils. 

Les sanctions ciblent également Bertrand Bisimwa, président du M23, rébellion sous sanctions américaines et des Nations Unies depuis plus de dix ans. Sus la liste s’ajoute également Charles Sematama, cet ancien colonel de l’armée qui avait fait défection en janvier 2020 dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu avant de rejoindre le Sud-Kivu où il est commandant adjoint de la milice Twirwaneho, un groupe armé affilié à l’AFC.

Clément MUAMBA