Le représentant permanent de la France auprès de l’ONU, Nicolas De Rivière a reconnu l'importance de la Monusco dans le processus de maintien de la paix et la stabilité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Elle appelle de ce fait au ralentissement du plan de désengagement de la Monusco dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri où selon la France, les conditions de retrait n,e sont pas encore réunies.
"La Monusco continue à jouer un rôle clé, le rapport conjoint des Nations-Unies et des autorités congolaises est clair sur les défis rencontrés lors du retrait du Sud-Kivu. Les conditions qui ont permis ce retrait ne sont pas encore réunies au Nord-Kivu et en Ituri. La France salue la volonté du gouvernement congolais de consolider le transfert des responsabilités au Sud-Kivu avant d'avancer vers les prochaines étapes. Elle a pleinement confiance dans le gouvernement congolais pour poursuivre cette coopération avec les Nations-Unies", a déclaré lundi 8 juillet le diplomate français dans son intervention à la réunion du conseil de sécurité de l'ONU axée sur la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC.
Le pays d'Emmanuel Macron a par la même occasion salué le déploiement de la force de la SADC dans l'Est du pays et a insisté sur la coordination des efforts au niveau régional.
"La France salue le déploiement de la SAMIDRC, elle a pris note des recommandations du Secrétaire Général des Nations-Unies pour renforcer la coopération entre la Monusco et cette force régionale. Un projet de texte sera présenté prochainement aux membres du conseil de sécurité des Nations-Unies à cette fin. La France demande par ailleurs aux forces régionales de renforcer leur coordination avec la Monusco, elle salue le travail du groupe d'experts établi par la résolution 1533 ainsi que le renouvellement du régime des sanctions, elle rappelle que l'embargo sur les armes en République Démocratique du Congo ne vise que les groupes armés et qu'il ne concerne plus les autorités congolaises ou les forces régionales partenaires", a ajouté le diplomate français.
Deux ans après l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus en hommes et en équipements par l’armée rwandaise, selon plusieurs rapports des experts des Nations unies, ont lancé des offensives qui vont de succès en succès dans sa conquête de la province du Nord-Kivu. Au total, depuis juillet 2023, le M23 a quasiment doublé la zone passée sous leur contrôle avec une administration parallèle ne dépendant pas de Kinshasa.
Le rythme de la conquête s'est accéléré depuis le début du mois de mai de l'année en cours. Selon le mouvement citoyen Lucha, 87, c'est le nombre des villages cités occupés par l'armée Rwandaise et le M23 en territoires Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero dans la province du Nord-Kivu. Les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont récemment abandonné Kanyabayonga, soumises depuis plusieurs semaines aux tirs de l’artillerie du M23 soutenus par le Rwanda. Les agglomérations de Miriki, Kayna et Kirumba sont également passées sous le contrôle de la rébellion dans le Lubero. Cette situation a conduit à l'ouverture de plusieurs procès en flagrance avec des sanctions des peines de mort pour certains officiers militaires pour notamment fuite devant le M23, dissipation des munitions de guerre et pillages.
Depuis ces événements, Chef de l'État Félix Tshisekedi comme commandant suprême des FARDC et de la police nationale ne cesse de multiplier des réunions avec les autorités militaires pour réorganiser l'offensive des Forces Armées de la République Démocratique du Congo. C'est dans ce cadre qu'il a institué la Task force du haut commandement militaire sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo
Clément MUAMBA